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En attendant le Conseil constitutionnel: Le premier test de Bedoui

par Ghania Oukazi

  Jusqu'à ce que le Conseil constitutionnel arrête les résultats définitifs du scrutin du 4 mai, ceux annoncés hier par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales ne le sont qu'à titre provisoire.

Il est attendu qu'on retire à certains partis et on rajoute à d'autres des sièges dont l'assemblage donnera la nouvelle mosaïque politique du pays telle que voulue par le pouvoir en place à travers les alliances qu'il vise. La Présidence craint cependant qu'il soit rajouté des sièges au RND par des voix de l'émigration?

Révisée pour traduire les aspirations des décideurs de l'heure, la Constitution leur permet déjà de décréter la disparition de pas moins de 17 partis politiques qui ont participé à ces dernières élections mais n'ont eu aucun siège. Le reste prendra forme plus tard avec de probables retouches de la loi organique relative aux élections. Noureddine Bedoui pense qu'elle devra être revue pour permettre «de corriger les lacunes, contraintes et insuffisances qui ont émaillé le scrutin du jeudi dernier». Pour son premier test « d'organisateur » d'élections qualifiées d'importantes, en ces temps de crises nationales et internationales, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales laisse apparaître sa satisfaction à travers la mine resplendissante qu'il a affichée hier au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal de Club des pins à partir duquel il en a annoncé les résultats provisoires et répondu aux questions des journalistes. Ceci même s'il avait de la peine à retenir ses yeux ouverts tout autant que son staff pour n'avoir pas dormi pendant plus de 24 heures, il faut reconnaître qu'au-delà de l'agitation des réseaux sociaux sur des pratiques de fraude « avérée », le ministre n'a pas eu de grands scandales comme cela a été le cas pendant les législatives de 1997 quand le RND, en tant que parti de l'administration, a commis, selon le rapport de la commission d'enquête parlementaire, la fraude la plus massive de toute l'histoire post-indépendante de l'Algérie. Il n'y a surtout pas eu de problèmes sécuritaires.

En attendant la tenue des élections locales prévues en principe en octobre prochain, Bedoui place «une grande confiance en la Haute instance nationale de contrôle et de suivi des élections que dirige Abdelwahab Derbal pour que ses missions évoluent en fonction des exigences de l'organisation d'un scrutin transparent et crédible.