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Plus de six algériens sur dix ont boycotté les législatives: 38,25% de participation, FLN et RND en tête

par Mohamed Mehdi

Le FLN, le RND et les partis de la coalition de «soutien au programme du président de la République», dont TAJ, MPA, ANR, MEN, PLJ, PEP et d'autres formations politiques, s'assurent d'une majorité confortable, à la nouvelle APN, à l'issue des résultats des législatives du 4 mai 2017, marquées par un très fort taux d'abstention.

En effet, selon les chiffres provisoires, annoncés, hier, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, le taux de participation aux législatives de 2017 était de 38,25%, en baisse de plus de 6 points de pourcentage par rapport à celles de 2012 où il s'était établi à 44,38%.

Mais le plus étonnant, dans la conférence de presse du ministre de l'Intérieur, c'est l'absence du chiffre relatif aux bulletins nuls que Bedoui a promis «au courant de l'après-midi» d'hier sur le site ?web' de son département. C'est, d'ailleurs, la première fois, depuis les premières élections pluralistes, en juin 1990, que ce chiffre fait défaut dans les résultats annoncés par le ministère de l'Intérieur.

Ainsi, sur un total de 23.251.503 inscrits, seulement 8.528.355 ont voté, jeudi dernier, aux législatives de 2017. Mais dans le nombre de voix exprimées, on ne connaît pas celui des bulletins nuls qui était de l'ordre de 1,665 million, en 2012 (soit plus de 18% des suffrages exprimés).

«FLN+RND» en recul

En nombre de sièges obtenus par chaque parti politique, les résultats provisoires annoncés, hier, par Nouredine Bedoui donnent : 164 au FLN, 97 au RND, 33 à l'alliance MSP (islamiste), 19 à TAJ, 28 aux Indépendants, 15 sièges à l'alliance Nahda-Adala-Bina (islamiste), 13 au MPA, 14 au Front El Moustakbal, 14 au FFS, 11 au PT, 9 au RCD, 8 à l'ANR, 4 au MEN, et 3 au Parti el Karama. Les partis : Ahd 54, Parti de la Jeunesse, RNR, Mouvement Infitah, Front du Militantisme National, FDL et PNSD ont eu 2 sièges chacun.

Quant aux 13 sièges restants, ils sont répartis sur 13 partis politiques dont le FNA, Fadjr Djadid, El Islah, et le PRA et le PEP. Ainsi, plusieurs partis politiques ayant participé à ces élections n'ont obtenu aucun siège. A noter que la somme des sièges obtenus par les principaux partis de la coalition présidentielle, en l'occurrence le FLN et le RND, est en baisse. Pour rappel, aux législatives de 2012, les deux partis ont obtenu un total de 288 sièges (220 au FLN et 68 au RND), contre 261 aux législatives de 2017 (164 au FLN et 97 au RND).

Bedoui s'abstient de commenter l'abstention

Par ailleurs, lors de sa conférence de presse d'hier, en plus de ne pas fournir de chiffres sur le nombre de bulletins nuls, le ministre de l'Intérieur s'est abstenu de commenter le faible taux de participation. «Je ne suis pas en mesure de faire une lecture du taux de participation», a-t-il répondu à la question d'une journaliste de l'ENTV qui lui demandait son appréciation sur ce faible taux. Nouredine Bedoui s'est contenté de dire : «La participation est très acceptable».

Autre couac de ces législatives, le retard mis dans l'annonce du taux de participation. Traditionnellement annoncé deux ou trois heures, après la fermeture des bureaux de vote, le taux de participation de ces législatives n'a pu être divulgué que le lendemain, soit lors de la conférence de presse du ministre de l'Intérieur. Interrogé à ce sujet, Nouredine Bedoui a expliqué que cela était dû «à des retards dans certaines wilayas», avouant, simplement «quelques dysfonctionnements» et «certaines lacunes et défaillances», et promettant que ces problèmes «seront pris en charge, à l'avenir» par le biais d'une révision de la législation relative à l'organisation des opérations électorales.

A une question relative aux déclarations du SG du FLN, Djamel Ould Abbès, confondant son parti avec l'Etat algérien, Nouredine Bedoui évite une réponse directe et se contente de déclarer que le gouvernement « se comporte sans distinction avec l'ensemble des partis politiques ».

Le ministre a, également, affirmé que personne parmi ceux qui ont appelé au boycott n'a été arrêté, affirmant même sa « fierté » pour « nos jeunes utilisateurs des réseaux sociaux ».