Le président sortant du Comité
olympique, Mustapha Berraf qui est candidat à sa
propre succession, est dans le collimateur des pouvoirs publics. Sa candidature
ne semble pas plaire en haut lieu puisque le ministre de la Jeunesse et des
Sports, El Hadi Ould Ali, s'en est pris ouvertement
au président du COA. Le ministre fouine dans la gestion financière du COA, ce
qui est un message clair pour Berraf afin qu'il
retire sa candidature pour la présidence de la plus haute instance sportive du
pays. En ce sens, Ould Ali a fait savoir que son
département a reçu les bilans moral et financier du COA et dans lesquels il est
relevé que «certains fonds ont été utilisés à d'autres fins», soutenant que
«les accusation de certains sportifs contre cette instance étaient fondées et
confirment les faits enregistrés dans certains disciplines sportives telles que
l'athlétisme, la boxe, le judo et la natation». Ould
Ali a affirmé que son département a fourni «une enveloppe de 31 milliards DA
pour la préparation des athlètes aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en
2016», précisant que «l'article 181 de la loi 05-13 permettait au ministère de
veiller au contrôle du respect des lois et règlements par les institutions
sportives aussi bien clubs, ligues que fédérations outre le comité olympique».
«Nous devons réagir en cas de dépassement. L'Etat exige des comptes pour
connaitre le sort réservé à l'argent des aides et subventions», a encore asséné
le ministre. La tutelle ne fait qu'accomplir son devoir», a-t-il dit. Pour
rappel, le ministre a tenu le même discours quand il s'est agi de pousser au
départ l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua.
Ce dernier avait tenté de résister avant de céder et se rendre compte que sa
mission était bel et bien terminée. Ce qui ne semble pas être le cas de Berraf qui tente de résister. Berraf
avait répondu aux propos du ministre en lui signifiant qu'il est un homme
propre et intègre. Mieux encore, il lui a signifié qu'il est issu d'une famille
de révolutionnaires. Toutefois, cela ne semble pas dissuader le ministre de la
Jeunesse et des Sports qui insiste sur le départ de Berraf.
Pour rappel, quand Ould Ali avait mené une campagne
contre Raouraoua, il affirmait qu'il était chargé
d'une mission et devait en rendre compte au président de la République.
Aujourd'hui encore, il développe le même discours au sujet de Berraf : «Il est de mon devoir en tant que responsable du
secteur de m'acquitter de ma mission comme il se doit». Il faut aussi rappeler
les propos tenus par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal,
lors de sa visite de travail à Sétif la semaine dernière. Il avait indiqué au
sujet des présidents des fédérations sportives que «ceux qui ont échoué doivent
partir», les invitant à «ne pas se présenter aux élections et céder la place à
meilleurs qu'eux». Il semble en somme que les résultats enregistrés aux JO de
Rio de Janeiro et surtout les scandales ayant entaché ces JO ainsi que les
révélations concernant la composante de la délégation algérienne qui s'était
rendue au Brésil, sans oublier les révélations faites par des athlètes, sont
autant de facteurs qui ne plaident pas en faveur de Berraf.