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Chlef: L'asthme, une maladie trop souvent sous-estimée

par Bencherki Otsmane

La wilaya de Chlef n'a pas été au rendez-vous de la Journée mondiale de l'asthme célébrée le mardi 2 mai à travers le monde et instituée par l'OMS. En 2017, le thème retenu est «Contrôlez votre asthme, ne le laissez pas vous dominer». Et pourtant l'asthme qui est une maladie respiratoire touchant tous les continents de la planète méritait que sa journée soit mise en évidence par une campagne de sensibilisation et d'information.

Dans la wilaya de Chlef, en dépit de l'importance que revêt désormais cette maladie dans l'activité sanitaire, la célébration mondiale de cette maladie a été «zappée». Aucune activité n'étant programmée par les autorités sanitaires.

Une virée au niveau des urgences des hôpitaux nous renseigne sur la propagation de cette maladie dont sont victimes aussi bien les adultes que les enfants et les nourrissons. A vrai dire, il n'existerait pas une région qui soit épargnée par cette pathologie, car l'asthme peut être dû à la pollution, à l'allergie à la végétation ou à une transmission héréditaire. Cependant si dans la plupart des cas le patient est confronté à des crises passagères et se rétablit au bout de quelques jours, grâce à des médicaments bien appropriés, la maladie peut évoluer pour atteindre des seuils critiques voire entraîner le décès du malade. Les médecins sont les premiers à faire leur mea culpa. Car avec plus de prévention, s'ils alertaient plus les familles sur les dangers de l'asthme, il y aurait moins de morts et moins d'argent dépensé.

L'Organisation mondiale de la santé estime que toutes dépenses réunies ? médicaments, traitements lourds et absentéisme - l'asthme serait une maladie aussi coûteuse que la tuberculose et le sida. Un docteur pneumologue de la ville de Chlef peut en témoigner. Il cite un exemple classique auquel il a été confronté. « Un garçon de 17 ans [que] je n'avais pas vu depuis deux ans, a arrêté son traitement, se disant qu'il allait parfaitement bien, qu'il faisait du sport... Effectivement il ne sentait pas grand-chose. Je l'ai vu il y a quelques jours et j'ai découvert un trouble ventilatoire obstructif énorme. Ça veut dire qu'il respirait très mal, avec moins de 40% du poumon. Si on laisse, le cœur doit compenser », explique le médecin. Car cette pathologie entraîne alors une augmentation de la fréquence cardiaque, voire un risque à terme d'arrêt cardiaque.

Par ailleurs, à l'occasion de cette Journée mondiale de l'asthme, la création d'une association d'aide aux malades asthmatiques à l'image de celle des diabétiques et celles des cancéreux qui activent au niveau de la wilaya de Chlef, est plus que souhaitable parce que répondant sans aucun doute à un besoin pressant.