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Vers l'annulation des résultats d'un concours de recrutement au CHUO: Les lauréats réclament une commission d'enquête ministérielle

par Sofiane M.

Les résultats du dernier concours de recrutement de 17 administrateurs à l'hôpital d'Oran, publiés en janvier dernier, risquent d'être annulés par l'inspection de la fonction publique qui a émis de sérieuses réserves sur les modalités d'organisation de ce concours national. Les dix-sept administrateurs, qui occupent leurs «postes» depuis trois mois sans toucher de salaires, montent au créneau pour exiger une commission d'enquête ministérielle. Tout a commencé il y a quelques jours après la convocation des 17 administrateurs par la directrice des ressources humaines (DRH) de cet établissement hospitalier.

«La DRH nous a informés que le concours est annulé et que nous sommes suspendus du travail sur-le-champ sans nous donner ni des explications ni de pièces justificatives. La responsable nous a révélé que le concours a été annulé par la fonction publique en raison de vices de procédure. Nous avons contacté l'inspecteur de la fonction publique le 20 avril 2017 pour avoir d'amples explications. L'inspecteur a affirmé qu'aucune décision n'a été prise par la fonction publique, mais il a précisé que des demandes de justification ont été en effet adressées à la direction de l'hôpital d'Oran après avoir décelé des irrégularités dans l'organisation de ce concours. Nous avons demandé par la suite une audience au directeur de l'hôpital qui a essayé de nous rassurer tout en dévoilant que la DRH ne dispose d'aucune justification pour répondre à la requête de la fonction publique et par conséquence l'annulation du concours est inévitable. Nous avons signé les PV d'installation en janvier dernier et depuis nous exerçons dans cet hôpital sans toucher un seul centime. Aujourd'hui après trois mois de labeur et de sacrifices, ils vont nous licencier pour des motifs qui ne nous concernent aucunement. Nous exigeons une commission d'enquête ministérielle à l'hôpital d'Oran pour mettre la lumière sur les dépassements des uns et les incompétences des autres», lit-t-on dans la requête des 17 administrateurs.

Suite à nos investigations, il s'est avéré que l'organisation du concours national de recrutement des 17 administrateurs a été entachée par de nombreuses anomalies dues essentiellement à des négligences et des fautes non intentionnelles. La principale réserve retenue par l'inspection de la fonction publique a été la non convocation de tous les postulants au nombre de 2.000 pour ce concours national. En réalité, l'administration a convoqué tous les candidats, mais par téléphone et ce de fait elle ne dispose d'aucune pièce justificative pour répondre à la demande d'explication de la fonction publique. Contacté à ce propos, le responsable de la cellule de communication de cet établissement hospitalier s'est voulu rassurant. Il a soutenu qu'il s'agit tout simplement d'un fâcheux «malentendu» entre les 17 administrateurs et la DRH. «Les 17 administrateurs sont en poste à ce jour. Ils n'ont pas été suspendus de leur travail et la direction fera tout son possible pour préserver leurs droits et leurs postes», soutient notre interlocuteur. Le dernier mot revient maintenant à l'inspection de la fonction publique. Selon des informations recueillies ici et là, sauf rebondissement de dernière minute, l'annulation et la reprise de ce concours national semblent presque inévitables.