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Elections législatives? Belgique : entre espoir et résignation

par Bruxelles: M'hammedi Bouzina Med

  Le scrutin législatif ouvert ce samedi pour la communauté immigrée se poursuivra jusqu'au 4 mai, 19h00. En Belgique, l'affluence est, au deuxième jour du scrutin, modeste.

Comme de tradition, le vote pour les législatives a débuté samedi pour la communauté immigrée et prendra fin le jeudi 4 mai à 19h00. Dimanche, au deuxième jour du scrutin, l'affluence dans les six bureaux de vote mis en place par les services consulaires était moyenne. Dans les six villes où se déroule le scrutin, soit Bruxelles, Charleroi, Liège, Gand, Mons et Luxembourg- ville, l'ambiance était sereine et conviviale contrastant avec une campagne peu enthousiaste marquée par la crainte d'une faible participation. On a assisté aussi à quelques disputes de «clocher» entre certains candidats se plaignant de l'arrachage de leurs affiches électorales dans certains coins de la capitale belge, comme dans la commune bruxelloise de Saint-Josse. D'autres ont dénoncé le «racolage», voire le harcèlement des électeurs, à l'entrée des bureaux de vote au profit de leurs candidats. Hormis ces quelques escarmouches, somme toute habituelles dans ce genre de circonstances, le scrutin se déroule sans gros soucis. Il faudrait cependant attendre le jeudi 4 mai pour se faire une idée du taux de participation. L'autre particularité de ce scrutin tient au profil des candidats: ils sont en majorité jeunes, d'un bon niveau intellectuel et dont certains sont actifs dans des mouvements associatifs. Ils ont innové cette année en usant des réseaux sociaux pour convaincre les électeurs et promettent de rompre avec le comportement dédaigneux et insignifiant au plan politique des précédents députés. Les jeunes et nouveaux candidats arriveront-ils à convaincre leurs compatriotes avec de tels arguments? Blasés, trompés et déçus par les députés successifs de l'immigration, les Algériens de Belgique gardent une méfiance par rapport aux discours des candidats et d'une manière générale de celui du gouvernement. Ils comparent leur situation à celle des autres communautés immigrées et s'interrogent sur l'utilité d'avoir des représentants au Parlement du pays. Rappelons qu'hormis la France, un seul député représentera à l'Assemblée nationale les Algériens de tout le reste de l'Europe, des USA et du Canada. Huit sièges au total pour toute l'immigration algérienne à travers le monde. Par quel miracle tel ou tel élu pourra-t-il s'occuper d'une aussi vaste «circonscription internationale ?» En général, c'est en Belgique que se joue le scrutin d'une si vaste circonscription. D'où le jeu un peu tendu, parfois agressif dans le verbe entre les partisans des candidats en Belgique. Au deuxième jour du vote, le centre de vote de Bruxelles sis au siège du consulat, le scrutin se déroulait normalement. Il faut saluer aussi l'organisation matérielle de ce scrutin. Le consulat a mis les moyens pour assurer un vote de proximité dans les meilleures conditions.

Par ailleurs, les partisans des candidats continuent d'approcher les électeurs pour les inciter à voter malgré la fin de campagne officielle. En Belgique, les élus ont toujours appartenu aux partis traditionnels que sont le FLN et le RND, excepté la dernière législature où a été désigné vainqueur après un recomptage des voix le candidat du FSS. Les candidats des précédentes législatures ont tous accompli un seul mandat. Cette année, ce sont donc de nouvelles figures issues pour la plupart de mouvements associatifs qui concourent sous la bannière des partis traditionnels à cette élection. Signalons enfin que les services administratifs consulaires ne seront pas accessibles aux citoyens, excepté des cas d'urgence, du 29 avril au 5 mai pour se consacrer essentiellement au bon déroulement du scrutin.