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Béni-Saf: Un ancien condamné à mort chez les jeunes des CFPA

par Mohamed Bensafi

  Poursuivant son périple à travers plusieurs wilayas du pays (il en est à 31, dira-t-il) Mustapha Boudina, le président de l'Association nationale des anciens condamnés à mort, était ce mardi à Béni-Saf face aux jeunes du CFPA. Lundi, il était à Aïn-Temouchent et à El-Malah.

La salle des conférences était pleine à craquer pour accueillir Mustapha Boudina. Il a raconté les terribles moments de détention passés dans les couloirs de la mort à la prison de Fort Montluc de Lyon, en France. Avec beaucoup d'émotion, Mustapha Boudina décrit ce que lui et ses compagnons ont enduré comme torture et souffrance morale et physique dans l'attente d'être exécutés par leurs bourreaux français.

Mais aussi les grands moments de courage et de dignité inouïs des prisonniers algériens face à la mort. Il renvoie l'assistance, qui l'écoutait religieusement, plusieurs années en arrière pour lui raconter la crainte permanente de cette aube fatale où le geôlier arrive pour conduire les condamnés à la guillotine. «Nous vivions dans la crainte de nous endormir et de ne pas être éveillés au moment où les gardiens viendraient nous chercher à l'aube pour l'exécution», dira-t-il. «Il est impossible qu'une personne dans le couloir de la mort trouve le sommeil». Des témoignages émouvants seront faits par l'orateur. «C'est le courage de ces héros et le message de ceux qui ont offert leur vie à l'Algérie que je voudrais vous transmettre et à la jeunesse post-indépendance». A la fin de son intervention, et dans un rôle peu commun pour lui, Mustapha Boudina demanda à l'assistance : «vous les jeunes, quel est votre slogan ?» Et du fond de la salle, des voix répliquèrent «One, two, three, viva l'Algérie». «Et savez-vous quel est le notre aujourd'hui, nous en tant qu'association des anciens condamnés à mort ?». Silence dans la salle. «Alors, je vais vous l'apprendre, c'est : «Facebook anâl book»(comprendre Facebook, va te faire voir !). Applaudissements dans la salle. Le sourire de Mustapha Boudina en disait long sur le message qu'il voulait faire passer.

Un autre message, celui-là pour attirer l'attention des jeunes stagiaires sur les dangers de la mauvaise utilisation de l'Internet et le basculement à tout moment vers d'autres idées néfastes. On aura compris qu'aucune liberté n'est sans limite.