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Tébessa: Une campagne électorale loin des citoyens

par Ali Chabana

  Que dire encore de cette campagne électorale alors qu'elle entre dans sa dernière ligne droite. Sinon qu'elle est sans relief, qu'elle se fait dans la redondance stérile.

Les citoyens premiers concernés par ces joutes électorales étaient les grands absents, constat observé par tout un chacun, lors de meetings. Les candidats en lice sont pour la plupart des novices en matière de travail politique, affirmait-on, peu enclins à capter l'attention du public. Les rencontres organisées à la va-vite étaient d'une platitude extrême, une corvée à s'en débarrasser pour certains de l'agenda électoral mis en place.

Résultat: les citoyens s'en détournaient, une sorte de sanction, à défaut d'idées convaincantes, des suggestions bien ficelées autour de programmes électoraux à même d'attirer ne serait-ce que la curiosité des gens, niet ! Au contraire, ces mêmes gens font leurs propres commentaires des uns et des autres, des candidats, parfois des avis au vitriol.

Echaudés par les précédentes expériences des rendez-vous électoraux, les citoyens vont jusqu'à remettre en cause l'aptitude de certaines personnes qui s'étaient portées candidats, postulant à la députation. Et puis ils (candidats) sont là, que pourraient-ils faire une fois élus ? Certains chefs de formations politiques de passage à Tébessa, Ahmed Ouyahia (RND), Belkacem Sahli (ANR) ou encore Abderrazak Mokri pour le MSP, en attendant la venue de Djamel Ould Abbès, le SG du FLN, en clôture de ces trois semaines de campagne électorale, ces leaders de partis étaient eux aussi obligés à faire appel, au plus pressé, faute de mieux, pour une participation massive le jour du vote.

Un appel difficilement convaincant car l'électeur refuse d'être encore le dindon de la farce. Martelant tous les arguments pensables et imaginables, les orateurs ont appelé les électeurs à se rendre en grand nombre aux urnes le 4 mai prochain, car de cela se décidera l'avenir du pays, sa stabilité, sa sécurité et ses réformes politiques. Même le travail dit de proximité tenu dans les recoins isolés de la wilaya semble peu productif selon les échos.

Quant aux électeurs, ils ne se décideront qu'en dernière minute, selon quelques avis recueillis. Hakim, 38 ans, cadre, «sans la moindre conviction, j'irai voter, tout en sachant que les institutions élues sont inféodées à un pouvoir exécutif omnipotent de par ses prérogatives». Même son de cloche chez Tahar, retraité, «en allant voter, je me libère d'une charge, d'un devoir à accomplir, sauf qu'au fond de ma conscience beaucoup de questions me taraudent sur l'utilité d'un tel vote, sans que cela ne soit concrétisé sur le terrain, des élus souvent hors champ, très peu ancrés aux réalités de ceux qui les ont portés à cette assemblée nationale, c'est du déjà vu».