Après la Journée mondiale du théâtre pour
l'enfance et la jeunesse, célébrée conjointement à Guelma avec les fêtes du
printemps 2017, marquée par les séances de représentations théâtrales à
l'adresse des enfants en vacances, le théâtre régional «Triki
Mahmoud», renoue avec l'air festif en brassant large avec la commémoration du
55e anniversaire de la «Journée mondiale du théâtre» fixée au 27 mars de chaque
année et adoptée depuis 1962 par la communauté théâtrale internationale, sous
l'égide de l'UNESCO.
Cette manifestation a pour but
d'encourager les échanges dans le domaine des arts de la scène, de stimuler la
créativité et de sensibiliser les leaders d'opinions à la prise en considération
du talent de la création artistique, sa valeur et son impact ascendant sur les
spasmes de l'environnement sociétal. L'édition 2017, c'est aussi la
commémoration du 50e anniversaire du lancement du théâtre amateur et le
programme énoncé renferme des conférences, des représentations théâtrales et
des projections de courts métrages sur le thème. L'ordre du jour prévoit aussi
une cérémonie de remise de présents honorifiques à d'anciens artistes des
planches et autres acteurs de la vie culturelle locale, dont l'emblématique
«guetteur» qui donnait l'alerte avec le fameux «yaou alikom men Guelma» dans le film «patrouille à l'est»
réalisé par Amar Laskri. Cet ancien moudjahed âgé aujourd'hui de 95 ans, s'affiche au côté de
M. Ali Aissaoui, réalisateur à l'ENTV, qui a participé avec un court métrage
intitulé «Alloula et l'épisode», ainsi qu'une
communication intitulée «les réalités du théâtre et son impact sur la vie
quotidienne». Dans la lecture des spectacles à petits ou grands déploiements,
nous parvenons à ouvrir «un théâtre» pour découvrir ses splendeurs scéniques et
l'on ne cesse de provoquer la curiosité en ouvrant les portes, les fenêtres,
les coeurs et les esprits. En fêtant le théâtre, nous
fêtons un rituel qui génère le croisement des idées en sublimant l'inconscient.
Nous fêtons aussi l'espérance, la créativité, le merveilleux et
l'émerveillement, qui transpirent des moments intenses de création et de
transformation. La commémoration a été dédiée en hommage à l'ancien moudjahed décédé, Amar Laskri
(1942-2015), un des piliers de la réalisation cinématographique en Algérie. A
Belgrade, dans l'ex-Yougoslavie, il étudia de 1962 à 1966 le théâtre, la radio,
la télévision, le cinéma et devient sur le terrain, une figure de proue du
cinéma algérien avec ses oeuvres marquées par la
thématique sur la guerre de libération nationale: «L'enfer à 10 ans» (1968),
«le communiqué» (1969),»patrouille à l'est» (1972),»El moufid»
(1978), «les portes du silence»(1987) et «fleur de lotus» une fiction algéro-vietnamienne (1998). L'initiative des organisateurs
reste louable dans la mesure où elle rend un réel hommage à un géant du domaine
de la réalisation cinématographique post-indépendance.
A travers ses œuvres, l'on ressent cette volonté de communication et de partage
du cinéaste qui avait voulu immortaliser des scènes de son propre vécu en tant
qu'ancien moudjahed, pour écrire un livre d'histoire
destiné à nos générations montantes.