La Fédération des associations
de la société civile a organisé hier au niveau de la salle des délibérations de
l'APC de Constantine, une journée d'études et de sensibilisation sur la
«Promotion de la citoyenneté, entre réalité et les attentes», en présence
d'associations, de présidents de comités de quartiers et diverses autres
organisations. Le président de la fédération, M. Abdelhakim Lafouala,
dira qu'«il s'agit de voir comment relever les défis d'une promotion de la
citoyenneté et lui donner corps sur le terrain». Voir aussi, ajoute-t-il, «dans
quelle mesure les dysfonctionnements des structures d'accueil du public, APC,
hôpitaux et autres administrations peuvent participer à sa démobilisation et au
fait qu'il tourne le dos aux plus simples devoirs de tout citoyen. Comme le
fait de ne pas cracher dans la rue, jeter les déchets dans la poubelle, veiller
à la propreté de son environnement, etc.».
Selon un enseignant
universitaire, «le pays ne manque pas de textes législatifs en faveur de la
promotion de la citoyenneté, mais ce dont on est pauvre, c'est vraiment le côté
application de ces lois et règlements». Et de citer à cet égard, les
dispositions imposant un quota pour la représentation de la femme dans les
conseils élus et dans les partis politiques. «Plusieurs conventions
internationales ont été signées par l'Algérie, dira-t-il, à l'instar de la
protection de l'enfance, des handicapés et d'autres catégories, mais c'est
toujours le passage à l'application qui fait que des enfants, des femmes et des
handicapés sont maltraités et méprisés», indique-t-il. D'autres intervenants
ont versé dans ce sens, en relevant que c'est le citoyen qui n'assume pas ses
responsabilités entières, qui par son action favorise l'anarchie au lieu de la
combattre, comme les jets d'ordures un peu partout, l'achat de produits exposés
sur le trottoir au lieu des rayons des magasins et l'usage de la violence pour
des futilités. Des présidents d'associations ont, cependant, rétorqué à ces
accusations que c'est bien beau de tout mettre sur le dos du citoyen. Et s'il
est vrai que le pays ne manque pas de lois, n'est-il pas légitime pour autant
de s'interroger «sommes-nous tous égaux devant elles ? En sus, le citoyen n'a
jamais été responsabilisé, sauf pendant la Révolution et c'est ce qui a permis au
pays de se libérer». «Il faut revenir à ces valeurs de responsabilisation et
surtout de la famille et de l'école, car c'est là que se forme le citoyen de
demain», estimera-t-il.