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Tébessa: Le tourisme veut mieux faire

par Ali Chabana

Finalement le concept de tourisme culturel tant galvaudé et autres variantes ne sont-ils pas tributaires de tout un environnement socio-économique, humain, sécuritaire et autres, en plus du savoir-faire des professionnels ? Autrement dit, tout plan d'action en ce sens doit prendre en compte tous les paramètres de sélection des intervenants parmi les opérateurs économiques porteurs de projets dans le secteur du tourisme, si on a l'intention que les programmes inscrits aboutissent, sachant au préalable les aléas et la précarité de la conjoncture économique. A toutes ces questions, ainsi qu'à d'autres, aussi bien le nouveau directeur du tourisme et de l'artisanat, qui se dit ambitieux pour redynamiser le secteur, que les responsables des structures culturelles, direction et maison de la culture, musée public d'archéologie, office national de protection et gestion des biens culturels protégés, tous ceux-là ont mis en exergue les potentialités existantes dans une wilaya de Tébessa quelque peu en marge, lorsqu'il s'agit de mettre en valeur l'énorme possibilité qu'elle recèle, pour en faire une destination touristique de premier choix.

Faute de moyens conséquents, le secteur du tourisme demeure en friche. En dressant une cartographie des ressources, le directeur du tourisme constata le faible taux de couverture en nombre de lits, la gestion des unités hôtelières, les insuffisances dans la promotion des produits touristiques locaux, en raison de l'absence de circuits d'entités (associations) en charge de ce créneau primordial. Il aborda aussi certaines lignes de son programme pour une réelle relance des activités touristiques, construction de nouveaux hôtels, projet du pôle touristique de Bekkaria sur une superficie de 94 ha, aires récréatives et campings, protection des espaces naturels, étude hydrologique pour l'exploitation commerciale des sources thermales, revalorisation d'autres produits touristiques encore méconnus, à même de les faire apparaître dans une nouvelle nomenclature à proposer aux opérateurs économiques désirant investir dans le secteur du tourisme, de montagne ou saharien, à Hammamet, Houijbet, les cols de Gaâgaâ, T'Noukla, au sud Negrine et Ferkane entre autres.

La formation des ressources humaines exerçant dans les entreprises touristiques était également abordée, cheville ouvrière de toute réussite des projets, la révision de la vocation (omra, hadj) des agences de voyages ou comment en constituer un outil dans le drainage de visiteurs nationaux ou étrangers, mais aussi la promotion des produits artisanaux de la région, avec l'ouverture de sites spécialisés dans l'exposition-vente de toute une gamme de l'artisanat productif, au niveau des postes-frontières, aéroport, poterie, produits lainiers ou de tannerie.

Dans la perspective de promouvoir le produit dit de tourisme culturel, le secteur de la culture est lui aussi mis en avant comme étant un segment pouvant attirer une catégorie de touristes, d'autant que les sites à caractère historique ne manquent pas dans la wilaya de Tébessa. Reste à savoir comment rendre rentable toute cette richesse archéologique, à commencer par la préserver, et le directeur du tourisme encore lui l'a si bien résumé : « Il ne faudrait surtout pas que le visiteur reparte d'ici avec dans la tête l'image négative d'un monument dans un état de délabrement ou d'insalubrité ». Une idée avancée à méditer, si tout le monde, y compris le simple citoyen, voudra que sa cité, plus sa région et son pays redeviennent florissants et attirants.