Si l'on se réfère aux croquis de l'ouvrage présenté sur les fiches techniques exposées aux autorités à chaque visite, c'est un joyau mais sa réalisation est tout autre. Ce triste constat sied parfaitement à l'hôpital des 120 lits spécialisé en orthopédie, situé à l'entrée est de Bouhanifia, d'un coût de 200 milliards de centimes, équipements non compris. A chacune de ses inspections, le wali affiche sa désolation en demandant avec regret s'il était possible de corriger les défauts, les disproportions et ce labyrinthe de cloisons obstruant tout passage d'air et de lumière. «Lancé en 2012, ce projet traîne avec des dysfonctionnements des services qui devraient techniquement l'accompagner pour le rendre fonctionnel. Maintenant il est à 70%. Ce qui est fait est fait, mais on essaye de se rattraper pour sauver ce qui reste», dira le wali. Normalement c'est toute la partie basse de l'infrastructure qui est à démolir car sa conception lui donne l'air de tout sauf d'un hôpital. Et pourtant celui ci se dresse sur une assiette foncière de 3 hectares ! A sa dernière visite, le chef de l'exécutif n'a pas hésité à qualifier les bureaux et salles médicales du rez-de-chaussée de cellules d'isolement, car, en plein jour, c'est sous la lumière des ampoules que l'on se déplace tellement c'est sombre. Les escaliers aussi n'ont pas la moindre luminosité et sont plongés dans l'obscurité. D'ailleurs, le hall d'entrée mène de part et d'autre à deux immenses couloirs obscurs où les néons sont H/24 allumés. Le wali a exigé que la façade soit remplacée par une large baie à la place des deux petites portes et s'est demandé pour quelle raison avec toute cette nature et ce grand espace, l'hôpital ne profite pas du soleil et la lumière du jour !