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Achat de signatures: Derbal minimise

par Yazid Alilat

Les auteurs de «deux ou trois cas» de fraude dans la collecte des signatures ont été appréhendés et sont, actuellement incarcérés, a indiqué, hier, mardi, Abdelwahab Derbal, président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE).

Il a expliqué, à la radio nationale, que sur ces cas de collecte litigieuse de signatures par certains candidats ou partis qu' «il y a beaucoup de murmures, des gens qui parlent, ici et là, des fraudes de signatures pour la candidature.» M. Derbal souligne qu'»on entend beaucoup, on n'a pas été beaucoup saisi sur le sujet», avant de reconnaître qu' «on a trouvé deux ou trois cas, au moins, qui ont été arrêtés avec preuves». «Ils sont incarcérés maintenant, parmi eux il y a des fonctionnaires, des militants», précise t-il, avant de relever que «ces gens là veulent ouvrir un autre marché en parallèle, pour les élections.

Nous sommes là pour appliquer la loi.» La réaction de M. Derbal intervient au lendemain d'informations faisant état de l'achat de signatures exigées pour participer à ces élections par des candidats ou partis. Plusieurs formations politiques avaient dénoncé ces procédés. Quant aux magistrats membres de l'Instance, il a expliqué qu'ils «ne sont pas là pour juger les gens, comme des juristes pour juger, mais pour leur savoir-faire juridique», dans ce processus.

M. Derbal a, par ailleurs, souligné que le premier travail de l'Instance a été l'assainissement du fichier électoral, et notamment, les gens décédés qui y étaient encore enregistrés, ainsi que les malades qui ne peuvent voter. M. Derbal a d'autre part, confirmé que «tout le monde peut saisir l'instance, nous sommes les alliés des partis politiques, qui veulent aller vers des élections transparentes et propres et de l'administration pour faire appliquer les droits de tous les acteurs des élections.» Sur la crédibilité de ces élections législatives, il a estimé que «l'instance n'est pas seule responsable de cela. L'instance est partie de ce processus où les partis jouent leur rôle, les médias, la société civile et le gouvernement», a-t-il dit, car, ajoute-t-il, «il s'agit de la propreté des élections, en appliquant la loi et faire barrage aux gens qui veulent appliquer leurs intentions d'être élus, par tous les moyens.» Sur «l'indépendance» de l'instance qu'il préside, il a réaffirmé que «nous sommes une instance indépendante et nous voulons que cela soit compris par tout le monde. Nous sommes une personnalité juridique indépendante, même sur le plan financier, et il n'y a pas d'influence des partis, quelles que soient leurs idées.»

Le président de la HIISE a, également, souligné le travail «énorme pour l'assainissement du fichier électoral.» «On essaie d'aller, doucement mais sûrement, sans fautes, c'est difficile certes, mais je crois qu'on est conscient qu'on doit avoir cette confiance pour rétablir la confiance entre les Algériens et les autorités, et les Algériens et leurs élus.»

D'autre part, M. Derbal a rappelé que l'Instance «est prête à recevoir les recours, car elle est représentée, dans toutes les circonscriptions électorales, il y a les permanences dans toutes les wilayas pour recevoir les doléances et les recours des candidats.» Il a annoncé la réunion, dans les prochains jours, des membres de l'Instance avec les coordinateurs de wilayas «pour faire le point sur les signatures, les candidatures et le corps électoral. On va examiner tout cela.»

Sur la campagne électorale, le président de la HIISE a notamment, souligné que l'Autorité de Régulation de l'Audiovisuel (ARAV) «est là pour contrôler la couverture médiatique de cette campagne et superviser, notamment, le partage du temps d'antenne des candidats sur les médias publics.» M. Derbal insiste, par ailleurs, sur le fait que «nous avons le droit d'avoir des élections propres, c'est notre devoir et c'est la raison d'être de tout le monde», avant d'ajouter que «c'est le moment de faire le premier pas vers des élections transparentes». «C'est un défi pour tous les Algériens, ce n'est pas seulement un défi pour l'Instance, c'est un défi pour les partis politiques, les candidats et la presse.»