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Constantine - Des propositions pour Magrofel

par A.Mallem

Le bureau local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) de Constantine est intervenu, hier, dans le débat sur la rentabilité du marché de gros des fruits et légumes de Constantine en faisant des propositions, consistant à fixer la location annuelle du marché à 5 milliards de centimes avec la préservation des 38 postes d'emploi qui le font fonctionner actuellement.

Ainsi, dans un mémorandum adressé au wali de Constantine, dont notre journal détient une copie, le syndicat des commerçants propose aussi d'augmenter la location des carreaux gérés par les commerçants de 6.000 à 18.000 dinars le mois, d'augmenter les tarifs du droit d'entrée des camions gros tonnage de 8.000 à 15.000 DA et des camions de moyen gabarit de 500 à 1.000 dinars.

Contacté hier, le coordinateur du bureau de wilaya de l'UGCAA, M. Bouhenguel Laïd, a déclaré que « ce sont là les propositions que nous pensons utiles pour que ce marché demeure sous le contrôle de l'APC et pour éviter qu'il ne soit cédé à un privé qui ne manquerait pas, craignent les commerçants grossistes qui y opèrent, d'apporter des changements substantiels à sa mission d'approvisionnement de la population ». Ceci dit, cette question de la location de Magrofel par la voie des enchères publiques ne cesse d'envenimer les relations entre les commerçants du marché, leur organisation syndicale UGCAA, d'un côté, et l'APC de Constantine, propriétaire du marché, de l'autre. M. Bouhenguel nous a confié que c'est dans le souci d'apaiser le climat malsain existant entre les deux partenaires et répondre aux appréhensions des commerçants qu'il a fait cette démarche. Selon lui, le règlement de la question est une exigence d'ordre public et n'est possible qu'avec le respect et l'application des lois et règlements commerciaux régissant ce domaine. « Ce sont des solutions susceptibles d'éviter l'éclatement de conflits latents qui risquent de déborder sur la place publique car, apparemment, l'APC ignore totalement les répercussions socioéconomiques d'un tel conflit», a considéré notre interlocuteur. Et d'ajouter que les deux tentatives de mise aux enchères publiques de ce marché ont échoué parce que l'APC avait placé la barre très haut en fixant la mise à prix initiale à 8 milliards de centimes. D'autre part, on sait que l'UGCAA milite pour le maintien de la gestion du marché dans son statut actuel d'EPIC, formule à laquelle les commerçants sont attachés fermement. Ces derniers ne manquent pas à chaque occasion de rétorquer aux affirmations des responsables de l'APC disant que ce marché ne génère qu'un bénéfice de 200 millions de centimes par an à la commune. «Magrofel fait des bénéfices qui dépassent 3,5 milliards de centimes par an. Preuves à l'appui, nous ont-ils dit. Et ses bénéfices pourront être revus à la hausse si l'APC applique la réglementation en vigueur dans la gestion de Magrofel, car nous remarquons actuellement que cette gestion est confiée à un conseil d'administration composé essentiellement d'élus de l'APC. Ce qui est contraire aux règlements». C'est pourquoi, estiment nos interlocuteurs, le souci de la rentabilité de Magrofel, qui constitue le cheval de bataille de l'APC, est plutôt une question d'organisation et de respect des normes réglementaires de gestion édictées par la loi algérienne».