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Assemblée élective: cafouillage à la FAF Réforme sur la formation du professeur El-Hassar: Un projet mûrement réfléchi

par R.N.Adjal Lahouari

Ceux en charge du football national ont étalé hier au grand jour leur gestion approximative du sport roi. En effet quelques heures à peine après avoir annoncé le report au 27 avril, de l'assemblée générale élective (AGE) de la Fédération algérienne de football, la FAF a supprimé hier de son site officiel le communiqué en question. Aucune raison n'était avancée en fin d'après-midi pour expliquer ce revirement. Sur le site de la FAF, on pouvait juste lire : « Conformément aux statuts, au règlement intérieur et au code électoral, les membres de l'Assemblée générale sont convoqués pour l'Assemblée générale élective -AGE- qui aura lieu le lundi 20 mars 2017 à 10h 00 au CTN de Sidi Moussa à Alger ». Pourtant, un communiqué de la commission électorale à l'issue de sa première réunion hier expliquait qu'«après examen des statuts de la FAF approuvés par la FIFA et soucieuse du bon déroulement de l'assemblée générale élective, la commission électorale et selon l'article 26.1.2 des statuts de la FAF qui stipule que les élections auront lieu soixante (60) jours après la date de la tenue de l'assemblée générale ordinaire de fin de mandat, la date de l'assemblée générale élective aura finalement lieu le jeudi 27 avril 2017 soit 60 jours après l'AGO du 27 février dernier». La commission électorale a même publié l'échéancier des différentes étapes des élections. Ainsi, le dépôt de candidatures devait se faire du 13 au 28 mars à 00h00 et la publication de la liste des candidats aura lieu le 2 avril. La date limite des recours avait été fixée au 5 avril à 00h00. Ceci avant que la FAF n'annule le communiqué annonçant le report. Kheireddine Zetchi, président du Paradou AC (Ligue 2), était l'unique candidat à avoir postulé à la succession de Mohamed Raouraoua, à la clôture des délais du dépôt de candidatures, dimanche à minuit.





Il s'agit en l'occurrence d'un projet né d'une idée il y a 22 ans et qui vient d'être matérialisé par un livre bientôt en édition. Tout a démarré au cours de la saison 1994-95 lorsque le professeur El-Hassar, accompagné par un autre grand connaisseur du football, Mohamed Mokadem, a visité le centre de formation du FC Nantes, un modèle à cette époque avec un long entretien avec le maître des lieux, l'ancien international français Robert Budzynski.

L'auteur n'a pas pondu cet ouvrage à la légère. Bien au contraire, il a pris tout son temps, en observant et en analysant ce qui se fait de mieux dans ce domaine de la formation dans les Académies, emmagasinant les différentes théories émises par les experts, les médias ainsi que ceux qui se sont lancés dans le merveilleux défi de la formation comme Kheirdine Zetchi, président du Paradou AC. Le professeur El-Hassar s'est penché de près également sur les colloques animés par des experts étrangers et pris en considération les avis de nombreux observateurs.

Après avoir dirigé la commission de la formation des jeunes catégories du MCO durant deux saisons (1989-1991), il a préparé le concept de la formation académique et professionnelle en football élargie à l'échelle nationale avec l'installation d'une association sportive de soutien à ce projet au mois de janvier 2009, prévoyant 48 Académies à l'échelle nationale ainsi que trois centres de formation professionnelle au Centre, à l'Est et à l'Ouest. Cette association regroupe Chabni Mohamed, les frères Mokaddem, le docteur Bekadja Djamel, Bouhadiba Fayçal, Mmes Berkani et Benali, Belkedrouci, Merit, Bridji Lahène, Tasfaout Hamida, Amour Abdelkader et Belabbès Hamid. Bien qu'ayant reçu les encouragements du ministère de la Jeunesse et des Sports auquel il avait soumis le fruit de ses réflexions, le professeur El-Hassar a préféré mettre son projet en gestation. Il s'agit donc aujourd'hui d'une authentique proposition de réforme du football en Algérie.  L'auteur insiste sur « les directives principales d'une activité post scolaire, complément fondamental à l'activité scolaire.

Durant sa minorité, rien ne doit éloigner l'enfant de son école et de ses racines qui le construisent et lui donnent une âme. L'enfant traverse des zones d'ombre et de lumière. Trois zones d'ancrage vont retenir notre attention : l'appareil locomoteur, l'appareil psychomoteur et le développement psycho-affectif », souligne-t-il, avant d'ajouter : « Le projet de réforme dans cet ouvrage établit la formation comme à l'école de la République, primaire, secondaire et supérieure. L'étape primaire est celle d'un enfant de moins de 10 ans qui doit pratiquer un jeu sans consignes et sans formatage où émergeront ses aptitudes.

L'étape secondaire est celle dénommée Académique avec tous les moyens y afférents. C'est en cadets 2e année que le choix doit se faire. S'il fait du football son métier, il devra réussir au concours d'entrée au centre de formation professionnelle. Ce centre, très sélectif, est l'équivalent d'une formation professionnelle très spécialisée voire d'une formation universitaire à cycle court. Si ce joueur ne veut pas faire du football son métier, il peut compléter sa formation académique en juniors durant deux ans, rejoindre la pratique du football en seniors amateurs et passer les épreuves du baccalauréat pour clôturer le secondaire de l'école de la République, voire pratiquer ce sport à l'université s'il en a la qualité requise », a-t-il précisé. Compte tenu des matières développées à partir d'une profonde et longue réflexion, ce document très détaillé mérite de retenir l'attention générale des instances compétentes jusqu'aux formateurs exerçant au niveau de la base, chez les enfants.

Le professeur El-Hassar y a développé, en somme, « les principes fondamentaux que la réforme devrait mettre en place pour passer du « feu de paille » d'aujourd'hui à un développement durable, et du mythe à la réalité », dit-il. Sous l'égide du MJS, l'Académie nationale de football (ANF) sera entièrement structurée du sommet à la DTW sans oublier l'enseignement des lois du jeu. L'auteur a prévu une documentation illustrée pédagogique concernant l'Académie et les centres de formation professionnelle de football et répond quasiment à toutes les questions. Il met en garde « les mouvements anarchiques ainsi que les spéculations financières et commerciales qui se feraient autour des jeunes joueurs encore mineurs. Le projet que soutient notre association au niveau de la wilaya d'Oran est à vocation nationale, et que nous défendons dans son intégralité », a-t-il conclu. Il faut savoir que depuis son enfance, l'auteur voue une véritable passion au jeu à onze. Avec ses aptitudes, il aurait pu embrasser une carrière de joueur professionnel. En effet, après avoir porté le maillot de l'USFAT en catégorie cadette, il évolua en équipe seniors de la JSM Tlemcen alors qu'il était encore junior. Il a choisi la voie scientifique où la réussite fut exemplaire. Tour à tour, il a été instituteur intérimaire à l'école de la gare de Tlemcen, et, après ses années de médecine à Tours, il est nommé externe des hôpitaux de Paris à la suite d'un concours en 1960. Reçu au concours des hôpitaux de Lille, il a fait partie de la première sélection universitaire d'Algérie à Paris et, également, de la sélection universitaire de la Cité internationale de Paris en 1966. Après la spécialité chirurgicale en orthopédie, il soutient sa thèse en médecine. En 1971, il rejoint le CHU de Tours, avant de devenir chef de clinique associé en chirurgie infantile à Lille. Rentré en 1975 en Algérie, il a occupé plusieurs fonctions de responsable à l'ISM et au CHUO d'Oran, médecin-chef en chirurgie orthopédique et traumatologique dans plusieurs cliniques. Il a opéré et soigné de nombreux sportifs. La particularité, c'est qu'il n'a jamais cessé de pratiquer le football, que ce soit dans les instituts qu'au sein des équipes sport et travail et vétérans à un âge avancé. Il n'oubliera jamais celle qu'animait le regretté Kouider Medjahed et garde de beaux souvenirs avec les Chabni, Hadefi, Lalmas, Boukerche, Zaïter, Ouanès, Belkedrouci, Zrégo, Ali Chérif, Belabbès, Djettou, Seridi, Achour, Khalem, Adda, Krimo (SCMO), Baker, Betrouni, Hamiti et bien d'autres. Nous escomptons que ce projet de réforme retienne l'attention aussi bien des décideurs que des encadreurs.

Ce n'est pas un ouvrage à caractère commercial, mais un précieux outil pour le football national des prochaines décennies. C'est une belle opportunité à saisir pour en tirer le plus grand profit.