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Tramway d'Oran: La SETRAM face au défi du nettoyage et de l'entretien de la plateforme

par Houari Barti

Le contrat relatif au marché de nettoyage de la plateforme du tramway d'Oran, octroyé il y a une année à un prestataire de service privé, est arrivé à expiration fin février écoulé. L'heure est donc aux bilans que beaucoup n'hésitent pas à qualifier de «mitigés» vu les carences constatées en matière de nettoyage de la plateforme mais aussi et surtout d'entretien du système de drainage de cette dernière. Un aspect de la plus haute importance dans le maintien de l'opérationnalité même du tramway et son bon fonctionnement. L'interruption du service de transport du tramway sur le tronçon Es-Senia Centre-Université Es-Senia pendant plus de quatre jours, fin janvier dernier, illustre parfaitement l'enjeu majeur d'un entretien optimal du système de drainage de la plateforme. Le tronçon reliant Senia-centre au terminus d'Es Senia a dû, en effet, être totalement coupé à toute circulation à cause des inondations enregistrées à hauteur du supermarché Plazza.

Il aura fallu l'intervention de la Protection civile et la mobilisation de plusieurs pompes pendant plus de quatre jours pour venir à bout des quantités importantes de flots, qui rendaient toute circulation impossible. Une interruption du trafic à cause de la pluie dont l'ampleur reste inégalée depuis le lancement du tramway d'Oran le 1er mai 2013.

Si pour le directeur du département de la maintenance de la SETRAM-Oran, M. Mustapha Lahmer, l'incident de janvier dernier «ne peut être expliqué que par une prétendue défaillance du réseau de drainage de la plateforme», il n'en demeure pas moins que les déchets de toutes sortes qui s'accumulent sur les bouches de réseau de drainage de la plate forme, particulièrement au niveau de cette zone d'Es-Senia, constituent un élément clé qui favorise, sans nulle doute, l'inondation de la plateforme. Pour le responsable du département de maintenance au niveau de la SETRAM-Oran, la zone d'Es Senia reste particulièrement sensible à cause de la conjugaison d'un ensemble d'éléments tels que la nature même du sol au niveau de la zone qui favorise les inondations en cas d'intempérie mais aussi la fragilité du réseau public de collecte des eaux pluviales, dont les avaloirs sont très souvent bouchés par toutes sortes de sédiments et de déchets. C'est ce qui place la zone d'Es-Senia parmi les zones classées «rouge» par les services de la Setram d'Oran, au même titre que d'autres zones sur le tracé de la ligne bidirectionnelle du tramway d'Oran, telles que la rue Mostaganem, le Boulevard Mascara, la rue Mohammed Boudiaf (ex : Mostaganem) ou encore l'avenue de St-Eugène.

Entre 900 et 1200 aco-drains à entretenir

Selon M. Lahmer, l'action du département de maintenance de la SETRAM se décline sur deux axes principaux : le préventif et le curatif. Grâce à son programme de gestion et de maintenance assisté par ordinateur (GMAO), a-t-il expliqué, le département planifie ses actions de maintenance en ciblant en priorité les zones dites rouges. A cela s'ajoutent les points qui font l'objet de signalement. Ceci concerne le volet nettoyage de la plate-forme. Pour ce qui est du volet drainage, a-t-il dit, le réseau comporte entre 900 et 1200 aco-drains (sorte d'avaloirs qui collectent les eaux pluviales de la plateforme) qui sont également entretenus régulièrement. En plus de ses deux missions de nettoyage de la plateforme et de l'entretien du système de drainage qui sont assurées par le prestataire de services, il y a aussi l'intervention propre de la SETRAM sur la plateforme, notamment sur les points de la plateforme qui comportent des équipements électronique sensibles tels que certains types de capteurs. C'est donc au département de maintenance de chapeauter et contrôler toute l'action relative au nettoyage et à l'entretien du système de drainage. Le prestataire a la tâche d'exécuter un certain nombre actions, qui sont évaluées de manière continue à travers des fiches d'inspection, et s'il y a un quelconque manquement à l'exécution à ces tâches, « le prestataire est passible de pénalités et risque tout bonnement une résiliation de son contrat à ses risques exclusifs », est-il encore noté. A ce propos, le directeur de maintenance de la SETRAM n'a pas manqué de rappeler que depuis le lancement du tramway d'Oran en 2013, pas moins de quatre prestataires différents se sont vu confier la tâche d'assurer cette mission de nettoyage et d'entretien de la plateforme. Un marché qui est attribué à l'issue d'un avis d'appel d'offres par une commission de la direction générale de la SETRAM, a-t-il souligné.

D'autre part, le directeur de la maintenance de Setram Unité d'Oran n'a pas omis de souligner un certains nombre de problèmes causés à la plateforme par un certains nombre de pratiques de la part des citoyens et des automobilistes. La plus néfaste de ces pratiques est l'œuvre de certains automobilistes indélicats, qui n'hésitent pas à emprunter la plateforme, causant au passage des affaissements sur la voie du rail mais surtout en endommageant parfois les capteurs électroniques qui se trouvent sur la plateforme. Des équipements qui coûtent chers à l'entreprise sans compter les procédures lourdes de leurs importations de France. Des pratiques signalées aux pouvoirs publics, d'où la décision du wali d'Oran de donner instruction ferme aux forces de l'ordre de sanctionner tous les contrevenants.