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Les nouveaux bus affrétés par l'ETO dans les rues de la ville: Une grève générale aujourd'hui des transporteurs privés

par Sofiane M.

Les syndicats des transporteurs privés mettent à exécution leurs menaces. Une grève générale sera entamée aujourd'hui par les transporteurs privés exerçant dans plusieurs lignes de transport urbain et suburbain, a-t-on appris hier d'un délégué des concernés. Le recours à la grève a été décidé hier matin à l'issue d'une AG extraordinaire qui s'est tenue à la gare routière d'El Bahia. La décision de ce débrayage a été surtout motivée par l'apparition hier des premiers bus affrétés par l'entreprise de transport d'Oran (ETO) sur les lignes suburbaines Oran/El Kerma et Oran/Aïn El Turck. «La grève générale a été décidée par la base. Nous avons essayé par tous les moyens de raisonner les transporteurs, mais malheureusement l'introduction des nouveaux bus dans les lignes suburbaines a été la provocation de trop. Nous exigeons le retrait de ces bus et l'annulation immédiate de cette concession d'exploitation. Nous allons aussi tenir un rassemblement de protestation demain matin (dimanche 12 mars) devant le siège de la direction des Transports», confie le coordinateur régional de l'Union nationale des transporteurs algériens (UNAT).

Selon des sources concordantes, il est prévu l'injection dans les prochains jours de 150 bus affrétés par l'ETO dans six lignes de transport urbain (4G, P1, B, 51) et suburbain (Oran/Boutlélis et Oran/Aïn El Turck). D'autres sources soutiennent que la concession d'exploitation devra concerner d'autres lignes de transport suburbain et notamment Oran/Sidi Chahmi/El Braya et Oran/Sidi Maarouf/Hassi Bounif. Les deux syndicats des transporteurs (SNTT/UGTA et UNAT) avaient déposé le 6 mars en cours un préavis de grève pour réclamer l'annulation des résultats de l'avis d'appel d'offres national lancé par l'ETO. Les délégués des syndicats des transporteurs affirment, dans leur préavis de grève, que le «débrayage» est désormais l'ultime recours après épuisement de toutes les voies amiables pour trouver une issue favorable à leur revendication «légitime». Les organisations syndicales avaient adressé depuis janvier dernier plusieurs correspondances aux services concernés, mais en vain.

Il est à rappeler que tout a commencé quand l'entreprise de transport d'Oran (ETO) a lancé un avis d'appel d'offres national (N°04/DG/ETO/2016) pour choisir un opérateur pour desservir des lignes urbaines (4G, P1, B, 51) et suburbaines (Oran/Boutlélis et Oran/Aïn El Turck). Les délégués des transporteurs avaient énergiquement dénoncé «une manœuvre pour introduire un opérateur privé connu à travers le territoire national et qui dispose de solides soutiens dans les rouages de l'administration». «Cet opérateur privé convoite des lignes de transport urbain et suburbain qui sont saturées. Ils ont certes changé les noms des lignes pour nous tromper, mais nous sommes conscients de la gravité de la situation. Dans ces temps d'austérité, nous avons appris que cet opérateur aura droit à un contrat de trois ans avec une rémunération de 17.500 dinars par jour et pour chaque bus», affirme un membre du bureau local du Syndicat national des transporteurs SNTT/UGTA.

Il est à noter que secteur des transports s'enlise dans l'anarchie totale à Oran. L'entreprise du transport public d'Oran (ETO), considérée comme un fleuron du secteur, agonise, le transport par taxi est livré aux clandestins et autres sociétés privées, les transporteurs en commun, quant à eux, ne font qu'à leurs têtes. Les bus de l'ETO qui étaient injectés en nombre dans certaines lignes urbaines : (11) (P1) (51) et (B) sont de plus en plus rares obligeant ainsi les usagers à se rabattre sur les opérateurs privés dont les prestations de services restent «médiocres».