Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La 20ème session s'ouvre, aujourd'hui, à Annaba: Une tripartite loin des polémiques

par M. W.

Quid de la 20ème session de la Tripartite qui se tiendra aujourd'hui à Annaba ? Ce qui est certain, c'est qu'elle sera moins porteuse de nouvelles polémiques que la précédente qui avait acté la fin de la retraite anticipée, provoquant un véritable ?tsunami', dans le monde du travail. Cette session sera placée sous le sceau de la réflexion, comme l'a défini le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, qui a indiqué qu'après évaluation des recommandations et décisions, issues de la dernière session, elle «se penchera sur l'examen des alternatives économiques» à même de permettre au pays de «surmonter la crise des cours du pétrole». Intervenant sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, le ministre ne fera que réitérer le message ambiant du gouvernement à savoir celui du nouvel ordre économique, basé sur des choix alternatifs aux hydrocarbures en encourageant «la diversification de l'Economie, notamment dans les domaines de l'Agriculture, l'Industrie et les services tertiaires». En fait, El Ghazi reprendra le menu déjà annoncé en amont par le Premier ministre, lui-même, fin décembre dernier. «La 20ème réunion de la Tripartite sera consacrée à l'évaluation des mesures économiques prises par l'État ainsi qu'à l'examen de la situation économique du pays», avait-il alors déclaré.

Si la présence d'organisations syndicales autonomes n'est, toujours, pas à l'ordre du jour, le ministre a relevé que cette tripartite verra la participation, pour la première fois, de représentants des jeunes, à travers la Fédération des jeunes entrepreneurs, créée en décembre 2016 et qui compte 66.000 adhérents. Par ailleurs, le ministre du Travail a mis l'accent sur une année de 2017 qui devra consacrer les «résultats de l'industrialisation et la lutte contre le chômage, à travers l'investissement colossal, dans le domaine de l'industrie automobile, la sidérurgie, le ciment et les matériaux de construction». Ainsi, la pression est mise sur le département de Bouchouareb pour concrétiser l'énorme investissement consenti dans des secteurs à forts risques puisque des analystes émettent de sérieux doutes quant à leur plus-value. Les dossiers de l'industrie automobile, du ciment et de la sidérurgie sont, notamment, remis en doute. Pour le gouvernement, ces secteurs d'industrie devront permettre à l'Algérie de générer emplois et indépendance vis-à-vis de l'étranger, a expliqué le ministre.

Quant au volet social, El Ghazi a rappelé la dernière rencontre tenue avec plusieurs syndicats autonomes des secteurs de la Santé, de l'Education et de l'Administration publique et qui a permis, selon lui, la «concrétisation de certaines revendications des travailleurs», les autres feront l'objet d'examen, ajoutera-t-il. Deux autres questions seront probablement abordées, notamment, le nouveau régime de retraite et le projet, en élaboration, portant Code du travail.

A propos de ce dernier, il a précisé avoir soumis lors de sa dernière rencontre avec les syndicats autonomes, une mouture du projet de loi pour «examen, formulation de propositions et enrichissement avec la classe ouvrière», rassurant sur la disponibilité du gouvernement face «à toute proposition susceptible d'améliorer les conditions des travailleurs».

Plusieurs dossiers seront, éventuellement, au menu à savoir : l'établissement définitif de la liste des métiers pénibles, ainsi que le pacte social entre l'UGTA et le gouvernement. Lors de cette session, il est attendu l'intervention du Premier ministre ainsi que de ses ministres de l'Agriculture et de l'Industrie sur, justement, «Le développement des réalisations et les perspectives de l'investissement».