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L'ambassadeur algérien à Beyrouth dément une rumeur sur la mort du président «Bouteflika se porte bien»

par Moncef Wafi

«Le Président Bouteflika est en bonne santé», la réponse de Ahmed Bouziane, l'ambassadeur d'Algérie au Liban, ne souffre d'aucune ambiguïté, balayant, ainsi, toutes les rumeurs faisant état du décès du chef de l'Etat.

Dans une déclaration-mise au point au journal libanais «Al-Nashra», le diplomate algérien a indiqué que la source de ces informations «tendancieuses» sont les ennemis de l'Algérie qui cherchent à déstabiliser la sécurité du pays. «Ceux-là jalousent la stabilité et la paix, en Algérie, par rapport à ce qui se passe dans le monde», ajoutera-t-il, demandant aux médias libanais de le contacter pour recouper leurs informations. La rumeur sur la mort de Bouteflika est partie des sites en ligne marocains, dont la télévision électronique Chouf TV, qui avaient annoncé le décès, dès vendredi soir. Des sites syriens, libanais, irakiens, iraniens et même espagnols ont relayé la rumeur lui donnant presque un cachet d'authenticité alors que la rumeur a été prise en compte par les réseaux sociaux. Ce n'est pas la première fois qu'une telle information fasse le tour des médias alternatifs et à chaque hospitalisation de Bouteflika, elle redevient d'actualité. L'annulation de la visite officielle de la Chancelière allemande, Angela Merkel, à Alger, le 20 février dernier, pour cause de maladie du président, avait suscité les inquiétudes autour de l'état de santé de Bouteflika. Rappelons que la raison officielle invoquée est une « bronchite aiguë provoquant son «indisponibilité temporaire». Tout juste âgé de 80 ans, Abdelaziz Bouteflika ne fait plus que de rares apparitions en public, depuis l'accident vasculaire cérébral dont il a été victime, en 2013. Depuis ses fréquents séjours à l'étranger, principalement à Grenoble, et un intermède genevois, les Algériens sont obligés de se tourner vers les médias étrangers pour avoir des nouvelles sur la santé de leur président, en dehors des communiqués sibyllins de la présidence de la République. Ainsi et malgré une communication officielle, qualifiée de maladroite, les spéculations les plus folles ont, toujours, entouré ces déplacements «sanitaires». La classe politique autant que la vox-populi, toujours à l'affût des premières informations, se rabattent sur les médias étrangers, français principalement, ou sur les réseaux sociaux pour suivre l'évolution de la santé de Bouteflika. Le président, dont l'état de santé a été au centre d'enjeux politiques internes et parfois externes, a renoué, ces derniers mois avec des sorties publiques, quoique rares mais assez significatives pour être soulignées. Lors de sa deuxième apparition publique de l'année, le président de la République avait inauguré, en septembre dernier, le Centre international des Conférences (CIC), situé à Club des Pins, à l'ouest d'Alger ce qui avait donné lieu à de nombreuses lectures de la presse internationale qui rappelait, en substance, que depuis son accident vasculaire cérébral, il y a de cela trois ans, Abdelaziz Bouteflika n'a fait que de rares apparitions, en public, poussant l'opposition à remettre en cause sa capacité à diriger le pays et à réclamer «une élection présidentielle anticipée». Selon l'analyste politique Arslan Chikhaoui, reprise par Reuters, cette inauguration était pour le chef de l'Etat le moyen de dire «qu'il a l'intention d'aller jusqu'au bout de son mandat, en 2019». Ces apparitions, quoique symboliques et fortement médiatisées, du reste, ont ravivé l'idée d'un cinquième mandat déjà lancé, en ballon-sonde, par les partis proches de la présidence.