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Forages offshore: Sonatrach signe avec l'Italien Eni

par Moncef Wafi

  Sonatrach a signé un contrat avec l'Italien Eni pour explorer les ressources pétrolières et gazières du pays, a annoncé le P-DG de l'entreprise italienne Claudio Descalzi, à des journalistes, à Londres.

Il a, aussi, révélé à Reuters la signature d'un accord entre les deux parties pour «participer également, à l'offshore», précisant qu'Exxon Mobil a également, été impliqué dans l'affaire. Rappelons que l'Agence Reuters avait déjà annoncé, quelques jours plus tôt que la compagnie nationale des hydrocarbures était en train de discuter, entre autres, avec une des majors pétrolières, pour un projet de développement de gisements pétroliers ?offshore' dans les régions de Bejaïa et Oran. L'information cite parmi les géants mondiaux en pourparlers avec Sonatrach les Américains Exxon Mobil et Anadarko ainsi que l'Italien Eni «pour bénéficier de leur savoir-faire et leur expérience». Selon la même source d'informations, les opérations sismiques menées par Sonatrach, dans ces zones ont montré un potentiel intéressant et l'entreprise envisage maintenant de passer, rapidement, à la phase de développement. Si l'information n'a pas été confirmée par les Algériens, «Sonatrach fera bientôt une annonce officielle à ce sujet». Aucun détail concernant le calendrier ou l'ampleur des projets, n'a filtré. Ce n'est pas la première fois que le dossier des forages ?offshore' est à l'actualité puisque le dossier revient, cycliquement, dans l'agenda du ministère de l'Energie qui avait évoqué, en 2014, les premières opérations de forages pour l'exploitation des gisements d'hydrocarbures, en mer. L'annonce avait été faite par le ministre algérien de l'Energie, de l'époque, Youcef Yousfi qui avait, même, donné une date «à partir de la fin 2014, début 2015» pour commencer les premiers forages ?offshore', «une fois les études en cours achevées». Si les zones de forage n'ont pas été ciblées, les analyses, en cours, devaient les déterminer. Le groupe Sonatrach a engagé, depuis plusieurs années, des campagnes sismiques d'exploration de l'espace sous-marin algérien. Des accords ont été signés, en 2007, avec la société pétrolière brésilienne Petrobras, connue pour disposer d'un grand savoir technologique dans le forage en eaux profondes et ultra-profondes avec des records mondiaux de profondeur (2 à 3 km), pour relever les défis géophysiques posés par la grande profondeur des eaux algériennes (2.500 à 3.000 m) et la présence d'une épaisse couche de sel.

Sonatrach est, également, associée au groupe norvégien Statoil dans l'offshore, en Egypte. Fin 2012, les Algériens avaient signé un contrat avec le groupe français CGC Veritas (Compagnie générale de géophysique-Veritas), spécialisé dans l'exploration du sous-sol et notamment dans la prospection sismique marine. Les Français devaient réaliser le premier forage pétrolier d'exploration ?offshore' en Algérie en vertu d'un contrat signé avec Sonatrach, avait annoncé, depuis Tiaret, Abdelhamid Zerguine, alors P-DG du groupe algérien. La compagnie nationale avait annoncé qu'elle allait réaliser ce forage, seule, si elle ne parvenait pas à trouver un partenaire jouissant d'une expérience avérée dans ce domaine.

Le groupe pétrolier national avait acquis, en 2000 de l'entreprise Western Geco, une filiale de Schlumberger spécialisée dans les services géophysiques, des data sismiques en 2D sur 10.000 km² d'offshore. Le groupe avait également acquis, en 2011, des data sismiques en 2D sur 5.000 km² supplémentaires. Le traitement et l'interprétation de ces données sismiques ont révélé une probable existence d'un potentiel d'hydrocarbures.

Les données sismiques ?offshore' acquises, l'année dernière, concernent deux blocs d'exploration, dont un de 3.000 km², situé entre Béjaïa et Annaba et un second entre Ténès (Chlef) et Mostaganem, de 2.000 km². Les spécialistes estiment le coût d'un seul forage en mer, à 100 millions de dollars.