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Constantine - En l'absence d'un «discours religieux» convaincant: La multiplication des sectes, un réel danger

par A. El Abci

  Les carences et les vides qui caractérisent le discours religieux, localement, sont à l'origine de la recherche par certains fidèles, d'autres sources d'information, pour répondre à leurs interrogations, chose qui favorise la propagation de sectes à l'instar des «Ahmadia» et d'autres, qui essayent de canaliser les gens, par tous les moyens, selon l'enseignant à l'Université islamique «Emir Abdelkader», A. Abdelli.

Intervenant, hier, lors d'une journée de sensibilisation, organisée au Palais de la Culture «Al Khalifa», par la direction des Affaires religieuses de la wilaya de Constantine, sous le thème du « discours religieux », avec la participation de plusieurs universitaires, le conférencier a critiqué un discours « défaillant », soulignant que « des guerres sourdes sont menées, dans l'obscurité totale, mais les victimes tombent en plein jour ». Et d'expliquer que les jeunes, sont attirés au moyen de salles de discussion, spécialement aménagées et de dialogues de proximité, loin de tout contrôle de la famille et de la société. « Et si les choses continuent, ainsi, nous irons vers la constitution de plus de sectes, du genre des ?Ahmadia', qui de par le timing de son apparition et de ce qui a été révélé récemment, notamment que son QG se situe en territoire palestinien occupé, nous sommes en face, de réels dangers nécessitant toute la mobilisation et le suivi qu'il faut », relève le conférencier. « Le discours religieux local ne répond pas aux préoccupations de l'heure des jeunes, n'en traite pas les problèmes et ne leur donne pas toute l'importance qu'ils méritent. Et c'est à cause de ces vides et faiblesses, que nombre de nos citoyens s'orientent vers d'autres sources pour s'informer », souligne-t-il encore. L'enseignant à la même université, M. Abderrahim, considère qu' « il est demandé à l'imam d'être de son siècle, réaliste, se devant de dialoguer avec les gens, par le biais de la langue qu'ils comprennent ». « Et, pourquoi pas utiliser les langues étrangères pour mieux se faire comprendre, et utiliser, également, les réseaux sociaux pour mieux communiquer et défendre les vraies valeurs de l'Islam et ne pas laisser ces espaces pour les seules sectes et confréries, douteuses et avec des agendas extérieurs attentatoires à la cohésion de la société, semant divisions et discorde », soutient-il.

Ajoutant que « l'essentiel est de transmettre le message et il n'est pas interdit et il est même plutôt souhaitable, pour ce faire, de s'appuyer sur la langue française ».