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Forages offshore: Sonatrach en discussion avec une des majors pétrolières

par Moncef Wafi

  Sonatrach est en train de discuter entre autres avec une des majors pétrolières pour un projet de développement de gisements pétroliers offshore dans les régions de Béjaïa et Oran. L'information a été rapportée par Reuters, qui cite des révélations d'une source anonyme proche du dossier.  L'agence cite parmi les géants mondiaux en pourparlers avec la compagnie publique algérienne des hydrocarbures, les Américains Exxon Mobil et Anadarko ainsi que l'Italien Eni «pour bénéficier de leur savoir-faire et de leur expérience», indique la même source d'informations. Selon cette dernière, les opérations sismiques menées par la Sonatrach dans ces zones ont montré un potentiel intéressant et l'entreprise envisage maintenant de passer rapidement à la phase de développement. Si l'information n'a pas été confirmée par les Algériens, «Sonatrach fera bientôt une annonce officielle à ce sujet», aucun détail concernant le calendrier ou l'ampleur des projets, n'a filtré. Ce n'est pas la première fois que le dossier des forages offshore est à l'actualité puisque le dossier revient cycliquement dans l'agenda du ministère de l'Energie qui avait évoqué en 2014, les premières opérations de forages pour l'exploitation des gisements d'hydrocarbures en mer. L'annonce avait été faite par le ministre algérien de l'Energie, de l'époque, Youcef Yousfi qui avait même donné une date «à partir de la fin 2014, début 2015» pour commencer les premiers forages offshore, «une fois les études en cours achevées». Si les zones de forage n'ont pas été ciblées, les analyses en cours devaient les déterminer. La même année, le P/APW de Bejaïa avait indiqué que le ministre lui avait «fait part de la vocation pétrolière de la région». Le groupe Sonatrach a engagé depuis plusieurs années des campagnes sismiques d'exploration de l'espace sous-marin algérien. Des accords ont été signés en 2007 avec la société pétrolière brésilienne Petrobras connue pour disposer d'un grand savoir technologique dans le forage en eaux profondes et ultra-profondes avec des records mondiaux de profondeur (2 à 3 km) pour relever les défis géophysiques posés par la grande profondeur des eaux algériennes (2.500 à 3.000 mètres) et la présence d'une épaisse couche de sel. Sonatrach est également associé au groupe norvégien Statoil dans l'offshore en Egypte. Fin 2012, les Algériens avaient signé un contrat avec le groupe français CGC Veritas (Compagnie Générale de Géophysique-Veritas), spécialisé dans l'exploration du sous-sol et notamment dans la prospection sismique marine. Les Français devaient réaliser le premier forage pétrolier d'exploration offshore en Algérie en vertu d'un contrat signé avec Sonatrach, avait annoncé, depuis Tiaret, Abdelhamid Zerguine, alors P-DG du groupe algérien. Sonatrach avait annoncé qu'elle allait réaliser ce forage seule s'il elle ne parvenait pas à trouver un partenaire jouissant d'une expérience avérée dans ce domaine. Le groupe pétrolier national avait acquis en 2000 de l'entreprise Western Geco, une filiale de Schlumberger spécialisée dans les services géophysiques, des data sismiques en 2D sur 10 000 km² d'offshore. Le groupe avait également acquis en 2011 des data sismiques en 2D sur 5 000 km² supplémentaires. Le traitement et l'interprétation de ces données sismiques ont révélé une probable existence d'un potentiel d'hydrocarbures. Les données sismiques offshore acquises l'année dernière concernent deux blocs d'exploration, dont un de 3 000 km², situé entre Béjaïa et Annaba et un second entre Ténès (Chlef) et Mostaganem de 2 000 km². Les spécialistes estiment le coût d'un seul forage en mer à 100 millions de dollars. L'Algérie, qui fait face à une baisse des réserves pétro-gazières, est dans l'obligation de trouver d'autres sources d'exploitation. Si l'option du gaz de schiste est controversée, l'offshore peut être considérée comme une voie à suivre. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait averti que l'Algérie ne pourra pas avec ses réserves actuelles estimées à 12 milliards de barils de pétrole et 4000 milliards de m3 de gaz, maintenir ses volumes d'exportation à l'horizon 2030.