Le partenariat qui devait être une réussite entre un
investisseur privé, Amor Benamor,
et une entité publique, Eriad Alger, n'a pas survécu
longtemps. Le complexe agroalimentaire de Corso (ex-Sempac)
est fermé depuis plusieurs mois. L'opération de partenariat fortement
médiatisée au mois de septembre dernier, saluée par le Premier ministre, a été
tout simplement annulée par le CPE. Ce dernier aurait reproché au groupe Benamor de ne pas avoir respecté certaines clauses du
contrat dont 34% des actions sont détenues par l'État et 66% par le groupe Benamor. Devant cet état de fait, les derniers occupants du
site ont transféré des équipements vers un autre site à l'est du pays du même
groupe. Cette situation a interpellé le wali de Boumerdès,
M. Madani Fouatih, à réagir : «Nous avons saisi qui
de droit pour avoir plus d'éclaircissements sur la fermeture de ce complexe qui
devait apporter une plus-value à la wilaya en plus de la création de postes
d'emploi.
C'est regrettable, nous ne connaissons pas exactement
les causes de la rupture du contrat», ajoutant : «Nous allons nous renseigner
s'il y a possibilité de changer de partenaires, car nous ne pouvons rester
insensibles devant la situation précaire de centaines de personnes suite à la
fermeture du complexe». Rappelons que le complexe qui s'étend sur 14 ha dispose
d'une boulangerie industrielle d'une capacité de 460.000 baguettes/jour (150
tonnes) et comprend, en outre, une minoterie, une unité de fabrication de pâtes
alimentaires et de couscous, une biscuiterie et une immense batterie de silos
dont la capacité dépasse les 120.000 tonnes. Ce complexe devait employer, selon
le cahier des charges, 800 personnes. Il avait accueilli, au lendemain de sa
réhabilitation, le président du Sénat français, Gérard Larcher, le
vice-président du Conseil de la nation, l'ambassadeur français et M.
Jean-Pierre Chevènement, président de l'Association d'amitié France-Algérie, en
présence du wali sortant, Mme Yamina Zerhouni. Côté
syndicat, c'est le ?'wait and see»
dans un lieu vide, gardé par une dizaine d'agents de sécurité, qui rappelle
étrangement le même décor de l'après-dissolution de la société publique Sempac.