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Chlef: Des travailleurs d'une ferme-pilote en grève pour salaires impayés

par Bencherki Otsmane

Quelque 70 ouvriers de la ferme pilote agricole «Ali Aichouba» située à la sortie nord de Chlef sont en grève depuis une semaine. Ils réclament le paiement de leurs salaires impayés depuis 4 mois et dénoncent en même temps la mesure prise par le directeur de l'exploitation de signer un partenariat avec un industriel de la région. L'exploitation agricole en question s'étend sur une superficie de 308 hectares dont une grande partie en agrumes (oranges et mandarines), le reste étant destiné à la céréaliculture.

Le secrétaire de la section syndicale locale, M. Bacha Ahmed, rencontré en compagnie des protestataires, dira : «tout d'abord il faut que les pouvoirs publics sachent que plus de 70 salariés ayant des familles à charge vivent une situation très difficile du fait qu'ils n'ont pas été payés depuis plus de 4 mois, ensuite nous dénonçons la décision du directeur de l'exploitation agricole qui a signé un partenariat avec un privé sans consulter ni les travailleurs ni leurs représentants». M. Bacha considère que l'apport financier de ce privé est dérisoire par rapport au capital de l'exploitation qui est de l'ordre 10 milliards de centimes.

Et enfin le syndicaliste fait état de la menace qui pèse sur les 127 familles qui habitent sur les terres de la ferme et à qui il leur est demandé de quitter les lieux.

Pour rappel, les pouvoirs publics au niveau central ont pris plusieurs mesures pour relancer l'activité de ces fermes, conformément à la décision du Conseil de participation de l'Etat ayant chargé la tutelle de chercher des partenaires du secteur privé pour investir dans ces fermes. Le décret n°82-19, fixant le statut type de ces fermes a consacré le principe permettant à l'Etat de disposer d'un patrimoine foncier destiné à la production des semences et plants, la maîtrise et la diffusion des techniques modernes de production, servant ainsi de pôle de développement du secteur agricole. En 1987, ces fermes pilotes étaient sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et avaient un statut d'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).

C'est ainsi que dans le cadre de la mise en œuvre du partenariat public-privé, la ferme pilote «Ali Aichouba» s'est associée avec un industriel privé de la région pour donner un second souffle à cette exploitation qui peine à se développer au point de ne pas pouvoir payer ses salariés.