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Mercuriale: La hausse des prix devrait se poursuivre

par Yazid Alilat

  Nouvelle confirmation de la hausse du coût de la vie et de l'inflation, en Algérie, en 2016, après le trou d'air de 2015, sur le sillage de la baisse des recettes pétrolières et de la valeur du dinar, par rapport aux principales devises, dont le billet vert. Cette fois-ci, c'est le ministère du Commerce qui reconnaît que le coût de la vie a augmenté, au moins d'une fois et demie en 2016 par rapport à 2015. En particulier sur l'indice général des prix. Selon un bilan du ministère du Commerce, pour 2016, les prix moyens de détail des produits alimentaires de large consommation ont, ainsi, été orientés à la hausse, les progressions les plus spectaculaires ayant touché les légumes secs, généralement importés, et les fruits. Il s'agit des prix des légumes secs dont les pois chiches qui ont connu une hausse du prix moyen à 240 DA/kg en 2016 contre 165 DA/kg en 2015 (+46%), les lentilles à 190 DA/kg contre 161 DA/kg (+18%), le concentré de tomate (+8%), les pâtes alimentaires et le riz (+6%), le café (+4%), tandis que les prix des haricots secs ont baissé de 12%.

Par contre, pour les légumes frais, la plupart des prix a connu des baisses, variant entre 4% et 27%, explique le ministère du Commerce, selon lequel le prix de la pomme de terre a diminué de 27% par rapport à 2015 pour s'établir en moyenne à 46 DA/kg. La tomate est passé à 67 DA/kg (-17%), l'oignon sec à 59 DA/kg (-17%), la carotte à 63 DA/kg (-12%) et la courgette à 97 DA/kg (-4%).

Pour autant, ce que ne mentionne pas le ministère du Commerce, c'est que les prix des produits du potager, comme la carotte ou la courgette ont dépassé le seuil raisonnable des 30-40 DA/kg, pour graviter, désormais autour des 60 DA/kg. Même chose pour l'ail, un condiment essentiel dans la cuisine traditionnelle algérienne, qui est en hausse de 37% à 426 DA/kg, en 2016 contre 311 DA/kg en 2015. Les fruits, par contre, restent dans la tendance haussière traditionnelle, car étant importés et ceux de la production locale étant généralement alignés sur les prix à l'import. Le prix moyen des pommes locales est, ainsi, monté à 194 DA/kg en 2016 en moyenne contre 139 DA/kg en 2015 (+40%) et celui des dattes à 462 DA/kg contre 427 DA/kg (+8%), les oranges enregistrent, également, une poussée de fièvre de 41%, en 2016 et le prix des bananes a grimpé de 27%. Le ministère du Commerce relève que «les hausses qui ont touché certaines produits importés, à l'instar des pois chiches, pommes, bananes et ail font suite aux fluctuations enregistrées dans les marchés mondiaux». La hausse généralisée des prix des produits alimentaires a été, en fait, reconnaît le ministère, enregistrée, au mois de novembre 2016, bien avant l'entrée en vigueur de la loi de Finances 2017, qui a augmenté de 2 points de base la taxe sur la valeur ajoutée (9% et 17%).

Petite hausse de 3% selon la même autorité des viandes rouges en 2016, dont la viande bovine congelée (importée) à 669 DA/kg, et petite stabilité également pour la viande ovine locale à 1.316 DA/kg (-0,4%), alors que le prix moyen du poulet s'est stabilisé à 311 DA/kg.

Les statistiques du ministère du Commerce sur les prix, en 2016 se recoupent par ailleurs, avec les observations de l'Office national des Statistiques, qui avait établi, qu'en 2016, l'inflation avait grimpé à 6%, alors que les prévisions du gouvernement tablaient, sur seulement 4%. Selon un bilan de fin d'année de l'ONS, en 2016, tous les produits ont enregistré une hausse de leurs prix, assez remarquable, par rapport à 2015. A fin décembre 2016, l'Office avait situé l'inflation à 6,4%, alors qu'à fin décembre 2015, le taux d'inflation officiel avait déjà grimpé à 4,8%, contre 2,9% en 2014 et 3,3% en 2013, soit une année avant la chute des prix de pétrole. Sur les marchés, les prix des fruits et légumes restent toujours, par ailleurs, orientés vers la hausse, en ce début d'année et probablement pour toute l'année 2017. La raison est que la dévaluation du dinar, comme cela avait été reconnu, récemment, par un cadre de la Banque centrale, pour le ramener à sa parité réelle face au dollar, en particulier, ajoutée à l'inflation importée (beaucoup de produits alimentaires étant importés, donc ayant été payés en monnaies étrangères), feront que la mercuriale ne connaîtra pas de répit, et que l'inflation pourrait atteindre un record à 2 chiffres, à la fin du premier semestre 2017.