La pomme de terre, après quelques semaines de ?bonne
tenue', revient au-devant de l'affichage. Elle est placardée sans gêne entre 70
et 75 DA depuis trois jours, au niveau des différents marchés de la wilaya. La
cause est vite justifiée : les intempéries et l'impossibilité d'approvisionner
le marché de ce tubercule. Autre produit dont les prix frôlent les records, la
tomate, cédée 25 DA il y a un mois, elle a pris l'envolée pour atteindre les
180 DA avec le même argument : le manque dans les marchés de gros. Ainsi,
depuis une semaine, tous les produits mis en vente ont presque doublé de prix,
voire triplé. Carotte et navet plafonnent à 120 DA, la courgette est cédée à
160 DA et l'oignon tourne autour de 55 et 65 DA. Pour le poivron taxé de
produit de luxe en ces moments, il touche les 150 DA. Côté fruits de saison,
l'orange moyenne s'affiche à 100 DA alors que ?la Thomson' est proposée entre 160 et 180 DA. Un autre fruit qui reste
intouchable, la datte dont le prix dépasse celui de la banane Ce dernier fruit,
très peu proposé, balance entre 580 et 600 DA, par contre, le fruit de Biskra
de bonne qualité est cédé à 650 DA. Ces prix vertigineux obligent le
consommateur à se tourner vers les ?spoukistes' dont
les prix sont souvent abordables mais ces derniers jours, la donne est la même
du fait que ces marchands ambulants se sont alignés sur les prix affichés au
marché du coin. Cette envolée, les marchands de l'ouest de Boumerdès
la font endosser au mauvais temps et les difficultés de déplacement. «C'est la
cause principale de cette envolée des prix», explique Nadir, un commerçant de Boudouaou. Le consommateur de Boumerdès,
habitué depuis des lustres à cet effet ascenseur, est pris entre le marteau et
l'enclume. D'un côté, les commerçants ne reculent devant rien et profitent de
la moindre occasion, comme ce fut le cas à la veille du Mawlid
ennabaoui pour augmenter les prix des fruits et
légumes, et, de l'autre, le manque ou l'inefficacité des mesures dissuasives de
contrôle des services concernés grâce à la liberté des prix. L'équation à
plusieurs inconnues reste très difficile à résoudre dans un contexte où les
solutions demeurent entre des mains occultes qui dictent leur loi et dont la
règle de l'offre et de la demande qui régule les marchés est quasi absente,
bien sûr avec à la clé le pauvre consommateur, dindon de la farce qui est
davantage obligé de mettre la main à la poche en cette période dite de crise.