Les arrêts de travail abusifs sont encore
au centre des préoccupations des responsables de la Cnas,
qui ont récemment organisé des rencontres de sensibilisation avec les
professionnels directement concernés par le sujet, soit les médecins et les
services de contrôle de l'Agence, et qui reviennent sur le même thème en
organisant des journées portes ouvertes du 22 au 26 janvier, destinées aux
citoyens, cette fois-ci. Le souci de garantir un équilibre
financier de l'organisme est souligné à grand trait par les responsables de la Cnas, lequel souci est bien légitime et nécessaire, doit-on
en convenir, mais des assurés sociaux commencent à faire part de leur
appréhension quant aux amalgames qui peuvent se faire jour dans les
interprétations et la différenciation entre maladie réelle ou abusive, surtout
face à ces mesures qui ne visent ni plus, ni moins, une limitation drastique
des dépenses de la Cnas, sans égard aux voies et
moyens pour y parvenir, craint-on. « On ne doit pas mettre tout le
monde, le malade réel et celui qui a recours à ce procédé abusivement pour
s'absenter, dans un même sac », estiment des assurés sociaux. Certains nous ont
affirmé que les complications ont déjà commencé pour les travailleurs qui
déposent des certificats médicaux et qui se trouvent confrontés à un parcours
du combattant avant de toucher leur indemnisation. C'est que le procédé de
contrôle sévère mis en place est valable pour tout le monde et quel que soit
l'origine du certificat de maladie. C'est un système vraiment répulsif qui
décourage de recourir aux maladies, cela peut bien aller pour ceux qui se font
établir des certificats de maladie abusivement mais pas pour le malade dont le
cas nécessite un arrêt de travail impératif. D'autres assurés sociaux
mécontents affirment que la Cnas applique, déjà, la
limitation des remboursements de médicaments des ayants droits à une seule et
unique ordonnance par trimestre ! « La protection de l'équilibre financier de
la Cnas en visant l'élimination des arrêts de travail
abusifs, c'est une bonne initiative, mais le non-remboursement des ordonnances
des enfants d'assurés sociaux malades c'est un autre abus auquel il faut mettre
fin », estiment des assurés sociaux. Bien sûr, la Cnas
a le monopole sur ces questions mais il ne faut pas en abuser, sous aucun
prétexte.
C'est injuste de prendre des cotisations
à la source et de traiter tous les assurés sociaux sur le même pied d'égalité,
les honnêtes travailleurs et ceux qui cherchent à se la couler douce.