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Equipe nationale: Les carottes sont presque cuites

par Adjal Lahouari

Dans le vaste monde du football, il existe des entraîneurs qui préfèrent mourir avec leurs idées que réussir avec celles des autres. Et la finalité est inéluctable, tous ces techniciens, face aux conséquences découlant de leur obstination, sont limogés. S'il y avait un doute, il y a peu de temps, il vient d'être levé : Georges Leekens fait partie de cette catégorie d'entraîneurs avec en sus, une effarante inanité dans ses discours, comme celui tenu la veille de la rencontre, à l'intention de nos confrères, sur place, à Franceville. Lors du premier match face à la Mauritanie, seule la victoire a occulté ses erreurs de jugement.

Ce n'était pas grave, car il s'agissait d'une rencontre amicale face à un adversaire de niveau modeste. Mais, jeudi soir, son incapacité à driver une équipe nationale est apparue au grand jour. Certes, ce choc ne se présentant pas sous les meilleurs auspices, avec les blessures de Soudani, M'bolhi, ajoutés aux incertitudes concernant Slimani et Ghoulam. Mais il n'empêche que, encore une fois, Leekens s'est obstiné, dans ses choix, en titularisant Guedioura alors que ce joueur est très limité, au moment où Abeid était annoncé dans le onze entrant.

Il se trouve que Ghezzal a reçu comme consigne d'évoluer, au milieu, pour permettre à Brahimi d'occuper sa zone préférée, sur le flanc gauche. Et comme Bentaleb a raté, complètement son match, c'est tout un milieu défaillant qui fut l'une des causes de cette défaite.

«Je ne parlerai pas tactique, ça se jouera sur de petits détails. C'est le match des joueurs. Le football défensif c'est fini, l'offensive c'est l'avenir, on veut jouer ça », avait dit Leekens lors du point de presse.

Cette promesse nous a fait saliver et on attendait, avec impatience, ce football offensif. On n'a rien vu dans ce domaine, malgré toute la bonne volonté de Mahrez, Slimani et Brahimi, étroitement surveillés par des adversaires qui ne lésinaient sur aucun moyen, avec en plus une agressivité inexistante, face au Sénégal, quelques jours auparavant. Nos représentants sont tombés dans ce piège de la provocation même si en première période, ils nous ont donné l'illusion qu'ils avaient retrouvé leur football en imprimant une certaine intensité, que les Tunisiens déjouèrent par un faux rythme. Au fait, les capés de l'EN ne tiennent bon qu'une seule mi-temps ? C'est la question que l'on se pose au terme de ces deux rencontres. Une explication a été fournie par le staff technique après le match contre le Zimbabwe et serait due à une surcharge, lors de la séance de la veille. A ce propos, Leekens, ancien physiothérapeute, avait donné des assurances : « Physiquement, on est bien. Il y a des tests, je sais ce que c'est une préparation.

On fait ça scientifiquement. Il n'y a rien à reprocher à personne ». Or, hormis Mahrez, Meftah, Brahimi, Slimani et Ghoulam, les autres capés ont flanché, d'où les erreurs dans le placement et les maladresses dans l'utilisation du ballon. En outre, ce qui est reproché au sélectionneur national, c'est de tarder à effectuer des changements, pourtant évidents aux yeux mêmes des plus profanes. L'exemple le plus frappant ? Celui de Hanni, un buteur lancé à un quart d'heure de la fin et qui a été l'auteur du but algérien, hélas trop tardif. Dans ce domaine, on se demande quelle est l'utilité d'un staff technique composé de plusieurs personnes, l'adjoint de Leekens, Neghiz, Mansouri et Bougherra. On a la nette impression que rien ne va au sein de cette équipe nationale, depuis la page Rajevac et ses conséquences. Des preuves existent, avec ce pugilat entre Slimani et Cadamuro, alors que Brahimi, d'ordinaire si calme, a pété les plombs après avoir été remplacé, en s'en prenant à? la glacière !

Quel que soit le résultat contre le Sénégal, on a l'impression que l'EN est à un carrefour de son existence. Cette croisée des chemins devra être étudiée, sereinement, avec une vision sur le futur. Le débat qui s'ouvrira fatalement nous éclairera sur la marche à suivre. Puisse-t-elle être la bonne?