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Emploi: De plus en plus d'universitaires optent pour la police

par M. Aziza

Des universitaires, surtout les diplômés souvent classés dans la liste des sans-emploi, s'orientent aujourd'hui de plus en plus vers les corps constitués. Pour la première promotion sortie de la nouvelle école de police de Dar El Beïda, composée de 779 agents fraîchement formés, 36,7% d'entre eux ont un niveau universitaire. Les chiffres montrent que 70 agents sont des diplômés de l'université, soit 9% sur un total de 779 agents. Et 302 agents ont quitté les bancs de l'université pour rejoindre le corps de la police. Les 408 restants ont un niveau secondaire.

Le niveau universitaire est-il une exigence dans le recrutement au sein de la police ? Certainement pas, étant donné que les conditions d'âge et le niveau scolaire exigés sont fixés selon la nature du poste. Pour un agent de police âgé entre 19 ans au moins et 23 ans au plus, il doit avoir un niveau secondaire. Pour un lieutenant de police âgé entre 22 ans au moins et 25 ans au plus, il doit être titulaire d'une licence, diplôme d'ingénieur d'Etat ou diplôme équivalent.

Cette nouvelle tendance a une autre explication et témoigne de la volonté des universitaires d'aller chercher un emploi au sein des corps constitués qui garantissent une stabilité de l'emploi. La DGSN n'est pas dans l'obligation d'exiger un diplôme universitaire puisque les avantages qu'offrent les corps de sécurité aux jeunes recrues attirent les diplômés de l'université. Sachant que ces derniers trouvent des difficultés à décrocher un emploi stable dans les conditions économiques difficiles actuellement.

Le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général major Abdelghani Hamel, a affirmé jeudi dernier, lors de la cérémonie de la sortie de la première promotion à l'école de police de Dar El Beïda, que la formation au sein de la sûreté nationale est en perpétuelle révision de manière à s'adapter avec la réalité du terrain. Il a précisé devant la presse que ces services ont commencé pour une première étape à établir des ponts entre la police et la société civile. Et qu'ils ont poursuivi par la suite leurs efforts pour impliquer plus le citoyen. Le chef de la police affirme que ces services sont actuellement dans la troisième phase, «une phase qui met le citoyen au cœur de l'équation sécuritaire», a-t-il affirmé. Le DGSN a évoqué les principes privilégiés relatifs au maintien de l'ordre. Et d'affirmer que notre pays est arrivé à mettre en place un concept déjà utilisé actuellement par toutes les polices à travers le monde, notamment en ce qui concerne la gestion des foules.

Interrogé dans ce sens sur les derniers évènements ayant secoué la wilaya de Béjaïa, le chef de la police a affirmé que ces services ont pu maîtriser la situation grâce « à la contribution, la vigilance et le sens de responsabilité des citoyens ».

En ce sens, une simulation d'opération de gestion de maintien de l'ordre a été réalisée par les nouveaux éléments promus. Pour sa part, la nouvelle unité spéciale GOSP (Groupement des opérations spéciales de la police) a simulé une opération de prise d'otages et la neutralisation de terroristes, appuyée par l'unité aérienne. Pour rappel, cette unité fraîchement créée a pour mission de combattre le crime organisé et l'intervention en milieu urbain contre les individus armés dangereux par la négociation ou par la force.