Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Analyse: Des choix contestés

par Adjal Lahouari

  On attendait avec impatience ce premier match des Verts pour plusieurs raisons. D'abord, pour vérifier si la confiance est revenue après la mauvaise entame en éliminatoires du Mondial 2018. L'impatience de tous les fans était grande et légitime, car ils voulaient voir leurs favoris étaler leurs capacités. De son côté, le sélectionneur Lekkens a opté pour un 4-2-3-1 qui nous rappelle celui de son prédécesseur Halidhozic, sauf que ce dernier avait à sa disposition de solides défenseurs capables de faire face à de rudes adversaires. Disons tout de suite que l'EN version Leekens nous a fortement et désagréablement déçus. Leekens voulait frapper un grand coup en remportant le match. En agissant de la sorte, Leekens a mis ses poulains devant leur responsabilité. On se demandait aussi pourquoi le technicien belge a titularisé d'entrée Belkheiter, forcément inexpérimenté alors que Meftah tenait la corde après sa prestation face à la Mauritanie à Sidi Moussa. Or, l'un des points forts du Zimbabwe est incontestablement l'ailier Billiate, élu deuxième à la cérémonie du Ballon d'or africain 2016. Et pourtant, après l'ouverture du score par Mahrez, on croyait que les Verts allaient dérouler et inscrire d'autres buts. Au sein du staff technique, on ne pouvait ignorer le danger représenté par cet ailier et, à ce niveau, c'est impardonnable, d'autant plus que le sélectionneur national avait affirmé avoir reçu de précieuses informations de son compatriote Hugo Bross. Hélas, et au vu des errements du latéral algérien, il s'est avéré que c'était un mauvais choix de Leekens, car les attaques les plus dangereuses se développaient dans le couloir droit défensif algérien. Si les Warriors se sont créé une supériorité dans cette zone, c'est parce que les autres défenseurs algériens, et notamment ceux de l'axe, ont oublié l'indispensable couverture mutuelle du coéquipier en difficulté. Par ailleurs, on s'est rendu compte que la présence des deux «sentinelles», Bentaleb et Guedioura, relevait d'une prudence excessive de la part de Leekens. Si les Verts ont dominé en seconde période, on ne peut pas dire qu'ils ont fait les bons choix dans leurs offensives, truffées de maladresses face à des adversaires bien regroupés dans leur périmètre. Dans ce genre de situation, la solution ne pouvait venir que d'un exploit individuel. A ce sujet, c'est encore Mahrez qui a mis à son actif une action de classe en inscrivant le but de l'égalisation. Finalement, est-ce qu'on attendait trop de cette équipe nationale ? Nous ne croyons pas, car si elle est incapable de battre un adversaire du niveau du Zimbabwe, il ne faudrait pas s'attendre à des prouesses face à un adversaire d'un autre calibre que celui des Warriors. Si un joueur, en l'occurrence Mahrez, est le seul à être irréprochable, c'est un signe révélateur que l'EN actuelle n'est pas une véritable équipe au sens plein du terme.