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Boumerdès: Le marché de Kharrouba, un gâchis depuis plus de 20 années

par O. M.

21 ans après son lancement avec l'ambition initiale de créer un grand lieu de transactions dans le domaine des fruits et légumes tant régional que national, le marché dit de Kharrouba n'en fini pas d'en faire des vagues et ?d'empoisonner' la vie aux différents walis et même des trois derniers ministres qui se sont succédé à la tête du secteur du commerce. Depuis 1996, le marché de gros de produits agroalimentaires n'a pas fini de susciter les espoirs des uns et les critiques des autres. Ainsi, en visite au site abritant le marché de gros, situé à deux kilomètres de l'entrée nord de Kharrouba, Madani Abderhamane Fouatih, le wali de Boumerdès s'est retrouvé face à un décor désolant, tant les bâtiments implantés se trouvent dans un état de délabrement très avancé. La situation de ce qui devait être le plus grand marché de gros de l'agroalimentaire a fait réagir le premier magistrat qui a pris la décision d'annuler toutes les attestations de bénéfices ; le wali très en colère n'a guère apprécié ?cette dilapidation' de l'argent public avec des loyers mensuels de 2000 DA (deux milles dinars) jugés dérisoires pour un lieu qui normalement ferait de Boumerdès un passage obligé de milliers de commerçants avec toutes les retombées fiscales qui en découleraient tant pour la commune que pour la wilaya. Et pour mettre fin à cette situation pénalisante et affligeante, les pouvoirs publics vont prendre le site en mains pour en faire, dira le wali, un marché répondant aux normes, qui sera mis en adjudication une fois le site réceptionné. Le site de 23 ha est situé sur une exploitation agricole collective (EAC) que le représentant du ministère du Commerce avait qualifié à l'époque de dossier «exceptionnel». Du fait que «le terrain attribué pour la réalisation du marché de gros et de la grande distribution agroalimentaire doit d'abord être transféré du secteur de l'agriculture aux Domaines puis des Domaines à des particuliers. Il y a une procédure à suivre et elle n'est pas facile. » Par ailleurs, certains n'ont pas mis longtemps à détourner le lieu de sa vocation ?commerciale' à un lieu résidentiel car certains ont commencé à ériger des habitations individuelles profitant des décisions d'attributions et de permis de construire émanant des services des domaines, et bizarrement, le nombre de bénéficiaires de carreaux passa de 549 à 601 d'où des constructions jugées par la loi illicites avec à la clé toute une aile du site bâtie sur le passage d'un grand ouvrage hydraulique alimentant la capitale, relève une commission locale. Aussi, des exploitants illicites se sont emparés des lieux pour en faire des commerces de récupération (plastique, bronze, zinc, fer?) ainsi que la vente de foins et aliments du bétail au su et au vu de tous, car le site jouxte une route nationale. Dans un passé récent, le P/APC de Kharrouba relève l'imbroglio de la situation de ce marché, disant : «la commune n'a pas la charge de la gestion. Et ne peut procéder a aucune viabilisation, c'est un marché qui relève de la direction du commerce». Au moment où la direction du commerce précise : «notre mission se limite au contrôle des activités commerciales une fois le marché achevé et réceptionné.» Que de gâchis durant 21 ans !