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Sidi Bel-Abbès: Tension à l'EPH Sidi Djillali

par M. Delli

Des médecins spécialistes de l'EPH Sidi Djillali soutenus par des malades, ont observé avant-hier un sit-in de protestation contre «l'affectation abusive» de 2 médecins de la chirurgie infantile et «le harcèlement» par l'administration d'un médecin radiologue.

Les protestataires considèrent que l'administration de l'EPH et les autorités sanitaires de la wilaya ont décidé unilatéralement d'affecter les deux médecins spécialistes en chirurgie pédiatrique vers le CHU alors qu'ils n'ont jamais demandé cette affectation. Les parents des enfants malades ont eux aussi exprimé leur désarroi car ils estiment que leurs enfants étaient bien pris en charge par ces médecins avec des contrôles périodiques respectés. Pour sa part, le directeur de l'EPH a affirmé que les affectations contestées sont décidées par le ministère de la Santé puisque les spécialistes en question ont achevé leur «service civil». «Les dispositions réglementaires qui régissent la carrière de ces médecins sont claires et les obligent à exercer là où on a besoin d'eux», a-t-il précisé. La directrice de la Santé, qui a tenu un point de presse pour la circonstance, a soutenu son directeur dans sa démarche. La responsable a indiqué que la politique de la santé est orientée vers la création de «pôles de spécialités» et le service de la chirurgie pédiatrique existe au CHU et non à l'EPH. Ces médecins, a-t-elle soutenu, recherchent «l'effet médiatique» pour faire pression sur l'administration. Au sujet de l'action de protestation, la directrice a souligné son «caractère illégal» argumentant par le fait que le sit-in n'est «parrainé par aucun syndicat», ce qui amène l'administration de l'EPH à poser plainte contre les médecins grévistes pour «entrave à la bonne marche d'une institution publique». En effet, les protestataires n'ont affiché aucune couverture syndicale néanmoins un communiqué du bureau de wilaya du SNPSP est tombé pour soutenir les médecins grévistes et dénoncer avec vigueur «l'entrave à la pratique syndicale au sein de l'EPH».

La responsable de ce syndicat, qui n'est pas reconnue par la DSP, a écrit dans son communiqué que le directeur de l'EPH a «refusé l'installation de la section syndicale» au sein de cette structure de santé. Au sujet de l'affectation des médecins, le communiqué parle de décisions «en totale rupture avec la réalité et la législation». Pour le SNPSP, ces médecins ont été localement affectés pour «la récupération de leurs logements de fonction». A propos du médecin radiologue, le communiqué souligne le «harcèlement du praticien et interdiction à des malades de sénologie et d'oncologie de bénéficier de scanners au niveau de l'EPH par une note de service. Alors même que notre gouvernement redouble d'efforts pour mieux prendre en charge les malades cancéreux, l'administration de l'EPH Sidi Bel-Abbès s'autorise à retirer la priorité à ces patients en matière d'examens radiologiques».

Le communiqué est conclu par la dénonciation des «entraves à l'exercice du droit syndical des médecins par l'administration de l'EPH en refusant la tenue d'une assemblée générale constitutive d'un bureau local SNPSP au sein de l'établissement». Et d'ajouter que «le blocage administratif est tel que le bureau de wilaya s'est vu dans l'obligation d'adresser une demande d'assemblée générale par le biais d'un huissier de justice». C'est un discours en totale contradiction qui est tenu entre les médecins protestataires et les autorités sanitaires de la wilaya. De son côté, la directrice de la Santé soutient que ces médecins n'ont formulé aucune demande à l'administration pour d'éventuelles rencontres pour «le dialogue et la concertation» alors que les médecins concernés avancent que l'administration de l'EPH et les autorités sanitaires ont de tout temps favorisé «la marginalisation et l'exclusion».