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Préparatifs de Yennayer: Hausse vertigineuse des prix, peu d'étals et peu d'engouement des ménagères

par J. Boukraa

  Voilà que se profile à l'horizon et dans quelques jours une autre fête coutumière, celle de «Yennayer», nouvel an berbère. Cette fête, qui coïncide avec le 12 du mois de janvier, demeure, elle aussi, de toutes les dépenses. Mais cette année à Oran, à quelques jours de Yennayer, c'est un climat morose qui annonce la fête. Les étals de vente des fruits secs et des friandises se font rares et même s'ils sont présents, comme le cas au niveau de certains marchés populaires, la Bastille et M'dina J'dida, les ménagères ne s'y bousculent pas. Selon un commerçant à la rue des Aurès (ex-la Bastille), les ventes ne sont pas importantes cette année, contrairement à la même période des années passées. Même son de cloche chez les grossistes du boulevard Mascara qui ne se frottent plus les mains comme avant, vu que leurs ventes ne sont pas importantes. Selon beaucoup de citoyens interrogés, cette situation s'explique par la crise économique actuelle à laquelle s'ajoute la hausse des prix. Une petite virée au niveau de quelques magasins nous a permis de constater que les prix ont connu, cette année, une hausse importante par rapport à l'année précédente. Les amandes sont cédées entre 800 et 1.600 dinars le kilo, les cacahouètes entre 250 et 450 dinars, les noix, noisettes et les noix de cajou entre 2.200 et 2.500 dinars le kilo, alors que le prix des pistaches atteint facilement les 2.800 dinars le kilo. Pour ce qui est du chocolat et autres friandises, il y en a pour toutes les bourses, a-t-on constaté au niveau du marché populaire de M'dina J'dida. Mais des pères de famille, qui hésitent souvent à célébrer cette fête, finissent par craquer aux délices de tous les fruits exotiques. Cet attrait, qui parfois est aléatoire, trouve dans la plupart des cas le prétexte des enfants qui insistent auprès de leurs parents afin de fêter l'événement et c'est ce qui se produit le plus généralement malgré toutes les contraintes. La hausse des prix a poussé les quelques familles qui ont déjà acheté à s'approvisionner en petites quantités (250 grammes de chaque produit). «Juste pour ne pas frustrer mes enfants, je prendrai un kilo de mélange, quelques oranges et du chocolat. Avant, il était permis de les gâter en leur préparant un sac pour chacun pouvant comprendre jusqu'à 500g de produits. Cette année, je leur offrirai moins», dira une mère de famille. L'avènement du nouvel an berbère donne lieu à une ambiance particulière, empreinte de ferveur, de joie et de communion, à laquelle toutes les familles se préparent plusieurs jours à l'avance pour célébrer, avec faste, cet événement très attendu de l'année.

Yennayer, jour de l'an berbère, coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien. Il a la particularité d'être fêté autant par les populations berbérophones qu'arabophones. A Oran, Yennayer est fêté depuis l'Antiquité. Les familles font de cette journée une véritable fiesta. Aussi, l'association Numidia a toujours su rassembler les Oranais pour célébrer le nouvel an berbère, communément appelé Yennayer, au niveau de la ville d'El Bahia. Un riche programme a été concocté cette année par Numidia. Des expositions, des activités culturelles et artistiques sont au menu et un grand couscous pour clôturer cette fête.