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Routes délabrées, manque d'espaces verts, d'aménagements, de transports?.: Cruelle déchéance du prestigieux village de Cap Falcon

par Rachid Boutlélis

  La dégradation, qui va crescendo, du cadre de vie et de l'environnement du prestigieux village côtier de Cap Falcon, renommé pour ses panoramas à couper le souffle et son phare, qui le surplombe, suscite le désappointement des habitants. Répertorié, ironie du sort, au sein de la ZET, une zone appelée à promouvoir le secteur du tourisme ce village, représentant tout un pan de l'histoire contemporaine de la contrée côtière d'Aïn El Turck tombe en décrépitude, dans l'indifférence de tout un chacun. Des habitants mécontents par ce déplorable état de fait, abordés par ?Le Quotidien d'Oran' ont dénoncé «l'absence d'initiative à même de tenter de redorer, un tant soit peu, le blason terni de cette prestigieuse zone touristique, qui représente tout un pan de l'histoire contemporaine de cette contrée côtière, synonyme ne serait-ce que d'un semblant de réaction pour endiguer le massacre à ciel ouvert».

En effet, s'étendant sur plusieurs hectares, en plein cœur de la zone d'extension touristique, ZET, et longeant une façade maritime, qui jouit de panoramas splendides et à faire pâlir de jalousie les gérants des stations balnéaires de renom du Vieux continent, ce village nécessite, au plus haut point, selon le constat établi sur le terrain et les revendications de sa population, une véritable opération d'aménagement urbain, qui contribuera, notamment, à améliorer les conditions de vie de sa population d'un côté et de séjour pour les millions de vacanciers, habitués de ces lieux. Le déplorable état de la chaussée de la principale rue de ce village, qui est dépourvue de trottoirs et où l'éclairage public est défaillant, voire inexistant à certains points, illustre en partie la situation de déliquescence qui va crescendo et semble, à priori, s'embourber encore plus, malheureusement, dans la médiocrité. N'ayant jamais fait l'objet d'une quelconque opération de restauration, la chaussée où plutôt ce qui en reste, de la rue de la Boulangerie, en référence à une ancienne boulangerie, qui existait à l'époque coloniale, longeant la façade maritime, sur la partie basse de ce village, se trouve dans piteux état. «Notre seul souci est de contribuer à l'embellissement et à l'essor du tourisme dans cette baie. Nous aimerons faire de cette belle crique un havre de détente pour un séjour estival ; pour cela nous avons à maintes reprises saisi, en vain, les responsables locaux», ont, encore, ajouté nos interlocuteurs.

Ces derniers ont, également, déploré le fait que le grand aménagement urbain, qui a ciblé quatre années auparavant, le boulevard Front de mer, n'a pas été étendu jusqu'à leur village. «Nous avons l'impression qu'on nous ignore sinon comment expliquer ce constat ?»

Il importe de noter que ce village n'est desservi par aucun véhicule de transport public «C'est grâce aux taxieurs clandestins que nous pouvons rallier, quotidiennement, la commune d'Aïn El Turck. Nos enfants souffrent le martyre. Des montagnes de requêtes sont restées, malheureusement, sans réponse» a fait remarquer, avec une pointe de dépit, un père de famille demeurant, depuis une vingtaine d'années, dans ce village. L'absence de transport public reliant ledit village à la commune d'Aïn El Turc est, durement, ressenti notamment, par les collégiens et les lycéens fréquentant des établissements scolaires situés dans la commune d'Aïn El Turck. Toujours est-il que le subit envahissement de la bidonvilisation, qui a pris des proportions démesurées, ces dernières années, à la faveur du laxisme des uns et des autres, a ajouté une touche supplémentaire, encore plus noire, sur ce très peu reluisant tableau.