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17 morts et 13 blessés dans deux accidents: Carnage sur les routes du Sud

par Moncef Wafi

Alors que l'actualité tourne autour de l'entrée en vigueur du permis à points, fin 2017, la nouvelle année vient d'enregistrer sa première hécatombe de la route dans deux accidents distincts.

Ainsi, dix personnes dont cinq femmes et un enfant ont trouvé la mort et 12 autres ont été blessées dans le renversement d'un bus de transport de voyageurs desservant la ligne Biskra-Alger. L'accident s'est produit hier matin, vers 1h30, sur la RN 46, plus précisément au lieu-dit Oulteme, à une quinzaine de kilomètres de la daïra de Boussaada, wilaya de Msila. Selon la protection civile, le bilan risque de s'alourdir vu l'état jugé «grave» de quatre blessés qui ont été évacués vers l'hôpital Bachir Rezig de Boussaâda. Un premier bilan faisait état de neuf morts, la dixième victime a été enregistrée au niveau de l'hôpital de Boussaada.

Quelques heures plus tard, et en début d'après-midi d'hier, sept personnes ont trouvé la mort et une autre a été grièvement blessée, à 170 km au nord-est de Ghardaïa. La collision frontale entre un véhicule utilitaire et un semi-remorque a été fatale aux occupants du véhicule, blessant grièvement le chauffeur du poids lourd. L'accident s'est produit sur le CW 33 reliant Guerrara à El Hadjira, à la frontière administrative entre Ghardaïa et Ouargla. Selon la protection civile de Ghardaïa, il a fallu utiliser un matériel de désincarcération pour extraire les corps déchiquetés ainsi que le conducteur du semi. Des enquêtes ont été ouvertes par les services de sécurité pour déterminer les causes de ces accidents de la route qui rappellent, dans la douleur, la morbidité de l'asphalte en Algérie.

Malgré un bilan en baisse, la route continue d'endeuiller les familles et malgré tous les programmes répressifs et de sensibilisation menés par les services de sécurité, les bus et les poids lourds restent derrière les accidents les plus mortels en Algérie. Lors des 11 premiers mois de 2016, le nombre des personnes tuées sur les routes a enregistré une baisse de 12,87% par rapport à la même période de 2015, avait indiqué un communiqué du Centre national de prévention et de sécurité routières. Nonobstant, 3.718 morts ont été dénombrés de janvier à décembre derniers, ainsi que 41.544 blessés, soit -20,70% par rapport à la même période en 2015. Les accidents de la route, estimés à 27.168 accidents, ont également baissé de 17,48% par rapport à la même période de 2015.

Pourtant, et si le parlement a adopté mardi dernier l'instauration du système du permis à points, rien n'a été publié sur la mise en place des chronotachygraphes. En effet, le projet de loi relatif à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière oblige les conducteurs des véhicules de transport de marchandises (plus de 3.500 kg) et les véhicules de transport de personnes de plus de neuf places d'équiper leurs véhicules d'un chronotachygraphe, pourtant institué par les textes depuis 2010. Ce mouchard permet théoriquement aux services de sécurité de suivre le vécu du chauffeur en contrôlant son temps de conduite, d'arrêt et surtout de la vitesse pratiquée.

Pour rappel, le système du permis à points, qui sera mis en place une fois que les permis biométriques seront délivrés, sera géré par le ministère de l'Intérieur à travers un fichier national des permis de conduire devant recenser toutes les infractions de la route au niveau national. Dans ce système, le permis de conduire est doté d'un capital de 24 points qui sera réduit à chaque infraction commise par le titulaire du permis. Le contrevenant sera également soumis à une amende forfaitaire et à des sanctions pénales selon les cas. Durant la période probatoire de deux ans, le permis de conduire est affecté d'un capital de 12 points seulement, précise le texte qui note que lors de cette période, l'infraction commise entraîne l'annulation du permis de conduire.

Le retrait des points se fait selon un barème qui distingue quatre degrés de contraventions qui nécessitent un retrait de 1 à 6 points selon leur nature, mais dix points seront retirés en cas de délits. Après le retrait de tous les points, le permis de conduire devient invalide et son titulaire est tenu à le remettre aux services habilités du ministère de l'Intérieur. Dans ce cas, l'intéressé ne peut postuler à l'obtention d'un nouveau permis de conduire, qui sera soumis à la période probatoire, qu'après six mois de la date de remise de son permis.

Un délai ramené à un an dans le cas où son permis a fait l'objet de deux invalidations sur une période de cinq ans. Le permis de conduire peut également faire l'objet de suspension dans des cas de délits, et ce, en plus des sanctions pénales et des amendes, sachant que la durée de suspension du permis varie selon la nature de ces délits.