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Constantine - Sidi M'cid: Les habitants revendiquent l'aménagement urbain

par A. Mallem

En visite jeudi dans le quartier de Sidi M'cid, le wali de Constantine, M. Kamel Abbas, a été accosté par les responsables du comité de quartier qui réclamaient l'application du plan d'aménagement urbain de 8 milliards

de centimes arrêté par l'APC mais dont l'application se heurte, selon eux, à la bureaucratie des services de la commune.

Ils se sont plaints aussi du blocage subi par l'opération d'assainissement à cause du refus du propriétaire d'un terrain par lequel devait transiter la conduite principale d'évacuation des eaux usées. De la sorte, ils ont demandé au premier responsable de la wilaya d'intervenir pour prononcer l'expropriation de ce terrain. Et devant ce dernier, les représentants de la population du quartier de Sidi M'cid ont reconnu sans ambages que leur quartier est constitué, dans une proportion de 80%, d'habitations illicites.

Cet aveu a suscité une réponse cinglante du chef de l'exécutif qui leur a fait comprendre qu'ils ne se comportent pas comme des défenseurs des intérêts des habitants de leur quartier et de citoyens tout court. «Vous ne cessez de revendiquer l'intervention des autorités locales pour lancer des travaux d'amélioration urbaine dans votre quartier. Ce qui est fort légitime, je le reconnais. Mais, sur un autre plan, vous fermez l'œil sur les infractions à la loi commises sous vos yeux par des gens qui viennent squatter des terres domaniales pour y élever tranquillement des constructions illicites sans aucun respect du code de l'urbanisme et, surtout, sans que personne d'entre vous n'ait le courage de les dénoncer à ces mêmes autorités». «Lorsque vous constatez, a poursuivi M. Abbas avec une pointe d'ironie, l'anarchie que certains de vos concitoyens veulent installer vous ne soufflez pas mot, vous ne dénoncez pas ce phénomène. Pourtant, vous pouvez le faire en toute légalité car la loi vous donne la possibilité juridique, vous en tant que comité de quartier agréé, de vous constituer partie civile devant les juridictions compétentes. Si vous vous abstenez de le faire, le programme d'amélioration urbaine, d'assainissement, d'électricité, de l'adduction à l'eau potable que vous revendiquez servira de prime offerte à ceux qui enfreignent la loi». Et de terminer en estimant que revendiquer c'est d'accord, mais il faut avant tout s'armer d'esprit citoyen pour dénoncer les facteurs négatifs qui portent préjudice à la communauté. «Nous souhaiterions, quant à nous, qu'il y ait une complémentarité entre les associations de la société civile et l'administration pour défendre l'intérêt général».

Les représentants du comité de quartier sont apparus confus, admettant la justesse des remarques qui leur ont été faites par le premier responsable de la wilaya, mais ils n'en continuèrent pas moins à réclamer notamment son intervention pour lever les obstacles qui se dressent devant le programme de l'assainissement dans le quartier. Et M. Abbas d'affirmer que la question ne se pose pas en terme d'expropriation, mais en terme de servitude, procédure qui doit être utilisée suivant le tracé défini par l'étude du programme d'assainissement. «Il faut donc, a-t-il indiqué, demander au wali un arrêt de servitudes et non d'expropriation».