Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Sellal: «Des parties anonymes tentent de déstabiliser le pays»

par Z. Mehdaoui

  Le Premier ministre Abdelmalek a réagi aux événements qui ont secoué la région de Béjaïa, en affirmant que des «parties anonymes tentent de déstabiliser le pays». S'exprimant, jeudi dernier, et pour la première fois, sur le sujet, à l'occasion d'une cérémonie de versement des droits d'auteur, pour l'année 2015, au Palais de la Culture, à Alger, le Premier ministre a soutenu que «des parties anonymes étaient à l'origine des récents incidents qu'ont connues certaines régions du pays, notamment Béjaïa, et qui tentent de déstabiliser le pays». «L'Algérie est un pays stable et les tentatives visant à le déstabiliser seront vaines», ajoute le Premier ministre qui tenait à souligner que ces événements n'ont rien à voir avec le ?printemps arabe'.

Sellal qui lance, avec son humeur habituelle, que «nous ne sommes pas des moutons» a averti que l'Etat algérien fera barrage à toute tentative de déstabilisation du pays.

Le Premier ministre pense savoir, par ailleurs, que ces «incidents» devraient constituer une «leçon positive» pour le gouvernement, afin de l'inciter à s'améliorer et travailler davantage. Il a salué, en outre, la position adoptée par les jeunes et les familles algériennes, ainsi que les réactions des organisations et des partis politiques, toutes obédiences confondues, qui ont manifesté, estime t-il, une «maturité politique face à ces incidents».

Sellal a tenu, également, à saluer les jeunes des réseaux sociaux, qui ont, selon lui, donné une leçon de civisme très forte. Le Premier ministre faisait, bien évidemment, référence aux appels de nombreux citoyens sur la toile qui ont exprimé leur désappointement face aux actes de violence et de saccage et qui ont appelé à la préservation de l'Algérie. Pour ce qui est de la situation économique, le Premier ministre a affirmé que le pays vit une situation économique délicate, mais «maîtrisée», en rappelant à ce sujet, «les engagements du président de la République et du gouvernement, à satisfaire tous les besoins des citoyens». Sellal a assuré, enfin, qu'il n'y aura aucun recul, concernant le volet social, et qu'il n'y a aucun autre choix devant son gouvernement sauf celui de «poursuivre l'amélioration de la situation», en affirmant, à titre d'exemple, que le gouvernement a programmé le lancement de 120.000 logements AADL en 2017.

Incidents à Sidi-Aich et El-Kseur

La wilaya de Béjaïa semble renouer avec la calme. A l'exception de Sidi Aich et d'El-Kseur où des groupes de jeunes continuaient d'attaquer, jeudi dernier, avec des pierres la police, toutes les autres localités qui ont vécu des affrontements avec les services de sécurité, ont repris leurs activités normales.

A Sidi Aich c'est, encore une fois, la population qui a désamorcé la situation, en allant vers les groupes de jeunes pour les amener à arrêter de s'attaquer à la Sûreté de daïra, qui est, depuis lundi dernier, la cible d'attaques sporadiques de la part de jeunes adolescents.

A El Kseur, pareillement, ce sont, également, les habitants, en particulier les commerçants, qui ont décidé de faire barrage aux groupes de jeunes qui tentent d'instaurer un climat d'insécurité en s'attaquant au Commissariat mais aussi en prenant d'assaut certaines artères de la ville dans le but de déclencher des affrontements. Les échauffourées avec la police anti-émeutes ont duré jusqu'à 2h du matin, jeudi dernier. La police a procédé à plusieurs arrestations, avons-nous appris de sources concordantes.

Un meeting a été organisé, par ailleurs, jeudi dans la soirée, par les habitants, sur la Place de la mairie et la décision a été prise de rouvrir tous les commerces. Les animateurs de ce meeting ont appelé, également, à l'arrêt de la violence et à faire barrage à toute tentative de casse ou de pillage.

En outre, nous avons appris que certaines «personnalités» de la ville ont décidé de mettre en place un «comité de la société civile», ce qui n'a pas été du goût des habitants qui craignent encore une fois, la récupération à des fins politiques des événements, comme c'était le cas, en 2001.

Au centre-ville de Béjaïa, la situation est revenue, totalement, à la normale. Depuis mercredi soir, aucun incident n'a été enregistré dans cette ville qui a vécu des affrontements violents avec la police, durant trois jours consécutifs. Les agents de l'entretien aidés par les habitants de certains quartiers, ont passé la nuit à déblayer et à nettoyer les rues. Les commerces, quant à eux, ont rouvert, depuis mercredi.