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Bédoui, à propos des événements de Béjaïa: «Les lois de la République seront appliquées»

par Notre Envoyée Spéciale A Guelma : Ghania Oukazi

«Obliger les commerçants, de force, à baisser rideau, est-ce que c'est ça la liberté ? Est-ce que c'est ça la pratique de la démocratie que nous voulons pour notre pays ? Les lois de la République seront appliquées.»

«J'insiste pour souligner que la force de l'Etat et de la société algérienne est consacrée par la grande prise de conscience des citoyens de la nécessité de préserver tous les acquis que l'Etat leur a garantis», a déclaré, hier, mardi, le ministre en marge de sa visite d'une ferme pilote à Guelma. Il estime que «le comportement civilisé et la pratique démocratique sont consacrées dans la nouvelle Constitution.» Il affirme, alors, que «quand certains groupes tentent d'imposer leurs idées par des méthodes et moyens non civilisés et parfois violents, en forçant les commerçants, c'est malheureux !» L'Etat, note-il encore, «est responsable de la sécurité des personnes et des biens publics et privés, contre ceux qui tentent de leur porter atteinte, l'Etat prendra les mesures qu'il faut.» Tout en soulignant que «l'une des orientations du président de la République est que l'Etat reste le premier et le principal protecteur du pouvoir d'achat des citoyens», il ajoute que «ce principe est reconduit, dans la loi de finances 2017, puisqu'il accorde plus de 10 milliards de dollars, pour le soutien des prix des produits de première nécessité, ils ne seront donc pas touchés par la hausse des prix.» Il assure, ainsi, que «l'Etat œuvre, toujours, pour répondre aux besoins des citoyens dans tous les domaines, il ne s'en départira pas.»

Bedoui fait part de l'existence «de milliers de projets socio-économiques, inscrits pour 2017, dans l'Education, la Santé, le Logement (?), «il y a la ferme volonté de l'Etat de les concrétiser, dans les délais, le président de la République insiste pour qu'il le soit.» Il est convaincu que «l'esprit consciencieux des Algériens aide l'Etat dans sa ferme volonté de préserver la stabilité et la sécurité du pays, de tous les dangers internes et externes, on sait qu'il y a des parties chez nous et à l'extérieur dont le but est d'y toucher.» Qu'il s'agisse des menaces terroristes «qui existent toujours ou d'autres tentatives de déstabilisation, les institutions de l'Etat mèneront leurs missions comme il se doit,» affirme-t-il.

Le ministre de l'Intérieur rappelle que « en 2017, on commence la préparation des élections législatives et locales qui devront consacrer la volonté politique de l'Etat pour préserver et renforcer les acquis socio-économiques des citoyens.»

Les malheureux événements qui ont secoué lundi la région de Béjaïa n'ont, ainsi, pas laissé insensible le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qui effectuait, au même moment, une visite de travail dans la wilaya de Guelma. S'il s'était abstenu de s'étaler sur le sujet, dès que l'information des émeutes s'était répandue, dans l'entourage de sa délégation, ce n'était, certainement pas, par manque d'attention. Tout au long de la journée et au fur et à mesure que les échos venaient de Béjaïa, Bedoui avait l'air soucieux et inquiet. Si à peine s'il avait déclaré aux journalistes qui l'accompagnaient que «nous suivons de près ce qui se passe et l'Etat contrôle la situation.» Il avait, aussi, souligné que «c'est l'Etat qui préserve le pouvoir d'achat des citoyens, il subventionne bien les produits de première nécessité (?).»

Réunis, après le dîner, dans le salon de la résidence de la wilaya de Guelma, les journalistes n'ont pas, cependant, hésité à l'interpeller sur le même sujet. «Il y a des gens qui ont forcé les commerçants à fermer leurs magasins, c'est ça la liberté qu'on veut, c'est ça la démocratie, c'est ce genre de comportement que nous voulons consacrer pour nos jeunes ?» a-t-il demandé sur un ton amer. Bedoui ne manquera pas de noter que «l'Etat poursuivra, en justice, ceux qui ont été à l'origine de cette malheureuse situation.»

Hier matin, l'on n'a pas manqué de lui demander si les émeutiers se sont calmés ou pas. «ça s'est calmé,» nous a-t-il déclaré serein. «Il fallait d'abord évaluer la situation, nous avons mis, alors, des dispositifs en place, la situation est maîtrisée», assure-t-il. Le ministre affirme, avec insistance, que «nous n'admettrons jamais que les valeurs démocratiques consacrées par la Constitution soient bafouées, les lois de la République seront appliquées (?), bien-sûr, il y aura des suites?»