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Sécurité routière: Plus de 3.700 morts sur les routes en 2016

par Yazid Alilat

  Le directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière Nait El-Hocine Ahmed a estimé hier lundi que sur les 11 premiers mois de l'année 2016, le nombre d'accidents de la route a diminué, ainsi que le nombre de victimes. «Il y a une baisse de l'ensemble des indicateurs de l'insécurité routière, ce sont des résultats très encourageants, mais pas satisfaisants», a t-il indiqué à la radio nationale, avant de préciser que «la facture est encore lourde et encore trop exorbitante en termes de vies humaines et d'incidences financières de cette hécatombe.» Il a annoncé que de nouvelles mesures de prévention de la sécurité routière vont entrer en vigueur dès ce début de l'année 2017.

Pour les 11 premiers mois de 2016, il a indiqué que les services de la sécurité routière ont enregistré 27.168 accidents de la route, en baisse de 17,48% par rapport à la même période en 2015. Durant cette période, il y a eu 3.718 morts, soit «549 vies épargnées cette année», ajoute-t-il, alors que le nombre de blessés est de 41.544, soit une baisse de 10.903 blessés - ou 20,69% - par rapport à la même période en 2015. Optimiste, M. Nait El-Hocine relève que «pour la première fois depuis cinq ans, on ne va pas franchir le seuil des 4.000 morts. C'est encourageant, on doit redoubler d'efforts, avec une nouvelle révision de la sécurité routière, on obtiendra des résultats meilleurs.» Le directeur du Centre national de prévention et de la sécurité routière a souligné par ailleurs que «nous avons proposé de nouvelles mesures pour répondre à une nouvelle problématique, comme la hausse des montants des amendes, l'introduction des infractions pour les conducteurs de transport de marchandises, qui ne se conforment pas aux heures légales, car ce sont des délits. Il y a également un travail de réorientation de la politique de sécurité routière, pas seulement l'aspect répressif», car, a-t-il ajouté, «nous allons vers un système qui admet des mesures pédagogiques, éducatives et coercitives, c'est le système du permis à points.» S'il a reconnu que jusqu'à présent, le système de sanctions repose sur les amendes et le retrait du permis de conduire, «on va aller vers un système modulaire pour adapter la conduite du conducteur. C'est un signal fort en direction des conducteurs, sinon on ira vers un système d'invalidation du permis de conduire.» Il a expliqué qu'en matière de prévention des accidents de la route, «il y a un travail qui est en train d'être mené avec le monde universitaire pour nous proposer des solutions par rapport à la problématique des accidents de la route». Il a ainsi relevé à titre d'exemple que 15% des accidents de la route sont le résultat de la somnolence au volant, et que 35% des accidents sont le fait de jeunes conducteurs de moins de 30 ans d'âge. «Il y a une volonté des pouvoirs publics pour prendre en charge ce phénomène», a-t-il dit. Sur le système de formation des conducteurs, M. Nait El-Hocine a rappelé que «nous voulons aller vers un autre système d'examen des permis de conduire, il faut aller vers un système automatisé ou l'intervention humaine n'est pas possible.»

«Ce sera un chantier prioritaire pour procéder à la révision de l'ensemble du processus d'obtention du permis de conduire et conditions d'accès au dépôt du permis de conduire», explique-t-il, avant de souligner que «c'est un chantier prioritaire pour la prochaine délégation à la sécurité routière.» Cette structure a été créée par le ministère de l'Intérieur dans le cadre des recommandations du «plan mondial pour la décennie de la sécurité routière», et qui invite les Etats membres à mettre en place un organisme leader en matière de sécurité routière.

Quant au permis à points, qui sera introduit en principe au cours du 1er semestre 2017, il a reconnu que «c'est un outil, qui ne va pas régler tous les problèmes, mais il s'intègre dans un système global.» «L'essentiel, a-t-il dit, est de disposer du fichier national des permis de conduire et des infractions, et du suivi des contrevenants récidivistes. Ces fichiers sont indispensables, et c'est à partir de ces fichiers qu'on peut avancer en matière de sécurité routière.»