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Tiaret: Jeudi, ville morte !

par El-Houari Dilmi

Situation inédite: tous les commerces ont baissé rideau tout au long de la journée de jeudi, après l'alerte donnée par les premiers commerçants contrôlés par des brigades dépêchées par la direction régionale de contrôle de la qualité et la répression des fraudes de Chlef.

En effet, à peine l'information sur l'arrivée d'une brigade de contrôle mixte, dépêchée de la direction régionale de Chlef, a circulé de bouche à oreille, que la ville de Tiaret s'est transformée en une ville morte en quelques minutes seulement. Tout au long de la journée de jeudi, il était impossible de trouver un commerce ouvert; surtout les boulangeries et les commerces en alimentation générale. Au populeux quartier de «Volani», au sud de la ville, des pères de familles arpentaient tout le quartier à la recherche d'une baguette de pain ou un sachet de lait.

Ce scénario n'est pourtant pas le premier du genre puisqu'en 2010, la ville de Tiaret avait vécu le même cauchemar après l'arrivée d'une équipe de contrôleurs dépêchée de la wilaya de Saïda.

A chaque fois qu'une équipe de contrôleurs arrive dans la ville, les commerçants se passent le mot à la vitesse de la lumière pour aussitôt fermer boutique. La direction du Commerce fait pourtant état d'un travail de routine qui «obéit à une mission d'études et d'évaluation commandée par le ministère de tutelle et non pas de contrôle de l'activité commerciale comme la rumeur le fait circuler». Un grand nombre de citoyens a dénoncé le «comportement indigne» des commerçants qui «prennent toute une population en otage, alors qu'ils n'ont aucune raison de fermer si leur situation vis-à-vis de la loi était régulière», tempête Khaled, un habitant de la cité «Bouhenni» au nord de la ville.

Jusqu'à dix-sept heures jeudi, il était impossible de trouver une baguette de pain, un sachet de lait ou même un paquet de cigarettes puisque même les revendeurs et autres bureaux de tabacs ont tous fermé boutique, obligeant les consommateurs à se rabattre sur les revendeurs clandestins.