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Affaire du Pentavalent: Reprise de la vaccination à partir du 20 décembre

par M. Aziza

  La vaccination des enfants contre certaines maladies, interrompue suite au retrait par précaution du vaccin Pentavalent, après le décès de deux bébés dans une clinique à Rouïba, reprendra à partir du 20 décembre de cette année. N'ayant pas trouvé des soumissionnaires pour le marché du Pentavalent combiné (contenant cinq valences), les autorités sanitaires ont opté pour la formule d'un vaccin à valences séparées déjà appliquée dans l'ancien calendrier de vaccination.

C'est ainsi, la nouvelle vaccination contre la Diphtérie, le Tétanos, la Coqueluche, l'Hemophilus influenzae b et l'Hépatite Virale B (DTC-Hib?HVB) se fera avec le vaccin tétravalent (DTC-Hib) associé au vaccin monovalent HVB en remplacement du vaccin DTC-Hib?HVB dit pentavalent. C'est ce qui ressort du communiqué rendu public, jeudi dernier, par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière.

Cette décision a été prise, selon les rédacteurs du communiqué, en référence aux recommandations, en date du 15 octobre 2016, du comité national d'experts de la vaccination relative au recours à un autre fournisseur du vaccin pentavalent. Une recommandation qui a été prise en vertu du principe de précaution dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire, qui devra soit incriminer ou innocenter «le vaccin pentavalent» suspecté d'être à l'origine du décès de nourrissons dans une clinique à Alger. Le pentavalent retiré doit demeurer en quarantaine dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire qui a été déclenchée, mais qui peut durer dans le temps. Faut-il le souligner, les responsables du ministère de la Santé n'ont à aucun moment incriminé le vaccin retiré. Ils ont beaucoup insisté sur le fait que la mise en quarantaine du vaccin pentavalent a été décidée par mesure de précaution.

Le directeur de la santé, le professeur Ismail Mesbah, avait affirmé en date du 16 octobre 2016, lors d'une conférence de presse, que les recherches dans ce genre d'enquête ne se limitent pas à l'autopsie, il y a d'autres recherches qui se font parallèlement. Il a tenu à souligner que ce n'est pas uniquement l'autopsie qui détermine l'enquête judiciaire, c'est l'ensemble des mesures, les examens immunitaires et les examens toxicologiques, et il y a aussi les erreurs programmatiques. Un virologue de l'Institut Pasteur d'Algérie, Fawzi Derrar, avait expliqué lors de la même conférence de presse, que l'acte vaccinal est un acte médical qui suppose qu'il y a celui qui vaccine, celui qui est vacciné, l'outil et l'environnement de la vaccination. Et d'expliquer, si les enquêteurs traitent l'ensemble de ces paramètres, l'enquête va durer dans le temps en avançant que partout dans le monde une enquête de vaccination peut durer jusqu'à deux ans, pour rendre des résultats. Mais lors de cette même conférence, les responsables du ministère de la Santé et ceux de l'Institut Pasteur ont affirmé qu'ils ne pourront pas attendre les résultats de l'enquête. Et de préciser que le pentavalent devait être remplacé par un autre, provenant d'un autre fournisseur. Les responsables du ministère de la Santé avaient même avancé que les négociations entre le nouveau fournisseur et l'Institut pasteur étaient bien avancées. Effectivement, le marché aurait été attribué « provisoirement » à un autre fournisseur indien, par l'institut Pasteur d'Algérien, en l'occurrence le laboratoire indien «Sérum Institut of India». Mais ce choix a été vivement contesté. Le vaccin de ce laboratoire a été, en effet, soupçonné d'être derrière un nombre de décès après sa commercialisation, selon un rapport de l'OMS, datant du 19 juillet 2013. Ce même laboratoire aurait même eu des antécédents judiciaires avec l'Institut Pasteur d'Algérie, selon des informations relevées par la presse.

N'ayant pas trouvé de soumissionnaires du fait des résultats infructueux de la consultation restreinte pour le marché du pentavalent, le comité national d'experts de la vaccination a décidé de revenir à l'ancienne formule d'un vaccin à valence séparé. C'est ce qui a été indiqué dans le communiqué du ministère de la Santé. Les rédacteurs du communiqué ont précisé que ce calendrier de rattrapage, fixé avant la fin du mois de décembre 2016, n'affecte ni la réponse immunitaire ni la protection des enfants éligibles à cette vaccination.

Le ministère de la Santé a mis l'accent sur la nécessité de respecter le calendrier de la vaccination en mettant en garde ceux qui refusent ou abandonnent la vaccination « car tout refus ou abandon de la vaccination constitue un risque important de résurgence de maladies mortelles évitables », précise-t-on. L'organisation des séances de rattrapage des enfants par le vaccin tétravalent (DTC-Hib) associé au vaccin monovalent HVB devra se faire de manière organisée et graduelle. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a tenu à rappeler que les vaccins du calendrier national de vaccination sont requalifiés par l'Organisation Mondiale de la Santé et obéissent aux critères d'efficacité et d'innocuité.