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Terrorisme: Alger irritée par le dernier «Travel warning Us»

par Yazid Alilat

  Alger a, encore une fois, montré son irritation face au dernier ?Travel warning', une sorte de recommandations du département d'Etat pour les déplacements de ses concitoyens, résidant en Algérie. Mardi 13 décembre, le département d'Etat américain (ministère des Affaires étrangères, Ndlr) a indiqué dans un «travail warning actualisé» qu' «il continue de mettre en garde les citoyens américains contre les déplacements dans les régions reculées du sud et de l'est de l'Algérie, ainsi que dans des régions isolées de la région de la Kabylie, en raison d'une forte menace d'attentats terroristes et d'enlèvements.» Ce ?Travel warning' remplace le précédent «avertissement de Voyage, pour l'Algérie, daté du 1er mars 2016», souligne le département d'Etat pour qui «les groupes terroristes restent actifs. Alors que les grandes villes sont fortement surveillées par un important dispositif policier, les extrémistes ont mené des attaques (souvent à l'aide de bombes, d'embuscades ou de faux barrages routiers) dans la région montagneuse de la Kabylie (Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira et Bejaia) et les régions frontalières sud et est, Chaambi, au sud de Souk Ahras, près de la frontière tunisienne.»

Le même communiqué ajoute que «bien que la plupart des attaques soient dirigées contre l'armée ou la police algérienne, en septembre 2014, un groupe affilié à l'ISIL a enlevé et décapité un citoyen français, dans la région de la Kabylie. En janvier 2013, une organisation liée à Al-Qaïda, a attaqué une installation de production de gaz près d'Amenas, en Algérie, près de la frontière libyenne, tenant des travailleurs étrangers et algériens en otages, avec des dizaines de tués, dont trois citoyens américains.»

La réaction de l'Algérie, à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères s'est faite 48 heures après la diffusion du dernier ?Travel warning' américain pour ses ressortissants, résidant en Algérie. Selon le ministère algérien, cette mise à jour périodique du ?Travel warning' «traduit, comme à l'accoutumée, la propension de ses rédacteurs à percevoir la situation en Algérie, à travers des prismes déformants et des clichés désuets qui ne reflètent, en rien, la réalité de la situation sécuritaire en Algérie». «La sécurité de l'Algérie est structurellement et durablement établie, grâce à la politique de réconciliation nationale, prônée et mise en oeuvre, avec succès, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et au lourd tribut que l'Algérie a payé pour défaire le terrorisme, ainsi qu'à la mobilisation et à la vigilance de tous les instants dont continuent de faire preuve l'Armée nationale populaire et les corps de sécurité, sur toute l'étendue du territoire national». Dés lors, insiste le MAE algérien, l'Algérie «mène, pour elle-même, comme pour autrui, des actions persévérantes de prévention de l'extrémisme violent et de déradicalisation, dans une approche cohérente de la coopération internationale contre le terrorisme».

L'Algérie affirme, enfin, que «tous les messages unilatéraux poursuivant l'objectif vain d'assurer des protections sélectives et aboutissant à distendre les liens de partenariat et d'entraide face au fléau du terrorisme sont contre-productifs et malvenus». Dans son dernier ?ravel warning', le département d'Etat recommande, en outre, que «les citoyens américains devraient éviter les déplacements à moins de 50 km (31 miles) de la frontière est et à moins de 450 km (280 miles) de la frontière sud. Éviter les voyages terrestres à travers le Sahara. Voyage aux villes sahariennes uniquement par avion. Rester sur les routes principales en se rendant dans des zones côtières ou montagneuses, à l'est d'Alger et dans les montagnes, immédiatement, au sud d'Alger», ou «éviter de passer la nuit à l'extérieur des principales villes et des lieux touristiques.»