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Le transport ferroviaire perturbé: Nouvelle grève à la SNTF

par Abdelkrim Zerzouri

Les conducteurs de trains ont renoué, hier mardi, avec la protesta en observant un arrêt de travail d'une journée en signe de contestation du plan de révision de carrières adopté par la tutelle, a-t-on appris auprès des cheminots. Le débrayage a été engagé par les tractionnaires de la région d'Alger, perturbant le trafic ferroviaire au départ des gares d'Alger, alors qu'à Constantine un sit-in de soutien aux grévistes a été organisé par les tractionnaires Techniciens supérieurs (TS). A Bejaia, le trafic ferroviaire a été totalement interrompu.

Toutes les régions sont solidaires de ce mouvement de protestation, soutiennent des cheminots, car tous les TS conducteurs de trains sont concernés par la revendication socioprofessionnelle soulevée par les grévistes, en l'occurrence le plan de déroulement ou de révision de carrière, jugé anachronique et ne répondant pas aux attentes des mécaniciens, selon les protestataires qui revendiquent une catégorisation selon l'expertise commandée par la Direction générale auprès d'un bureau d'études privé. D'après des sources concordantes, cette expertise qui aurait coûté la bagatelle de 750 millions de centimes, a été enfermée dans un tiroir à la suite des réserves émises par la fédération nationale de la SNTF, qui note dans ce contexte que l'expertise en question traite uniquement du cas des personnels roulants.

Le plan de révision des carrières objet de discorde est basé, quant à lui, sur le nombre d'années travaillées de toutes catégories confondues et propulse les employés vers des grades supérieurs selon le temps de stagnation au poste occupé. « De sorte que de simples agents peuvent se retrouver au grade de directeur (!) », ironisent des cheminots, non sans indiquer que les années d'expériences du travailleur sont gagnées sur le plan financier dans le calcul de l'indemnité de l'expérience professionnelle (IEP) et autres échelons mais en aucun cas ils ne peuvent compter sur le plan de l'avancement catégoriel (passage d'une catégorie à une autre) qui exige, notamment pour certains grades, des diplômes et des examens internes. En tout cas, les compteurs semblent être remis à zéro avec cette nouvelle grève des mécaniciens.

Pour rappel, ces derniers avaient paralysé le rail il y a de cela près d'une année à cause de ce problème du glissement catégoriel, et à l'époque le DG avait promis de commander une expertise pour régler définitivement ce dossier.

Mais il n'en a rien été si l'on se fie à cette présente grogne des conducteurs de trains. Une grogne qui risque de se durcir dans les prochains jours, selon des menaces lancées, hier, par les concernés. « Si nos revendications ne sont pas prises en considération, nous irons vers la grève ouverte », promettent-ils.

Nous avons vainement tenté de joindre le DG de la SNTF pour avoir ses explications au sujet de ce mouvement de protestation. Toutefois, selon des déclarations données aux médias, il a soutenu qu'« il n'y a pas de plateforme de revendications. Nous avons posé la question à la fédération nationale des cheminots, et elle ne reconnaît pas la légalité de ce mouvement ». La SNTF a fait appel, hier, à l'encadrement pour assurer « un service minimum », a-t-il encore rappelé, tout en annonçant une action en justice contre les grévistes.