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Le doyen des mandataires oranais honoré par la direction du marché de gros: Des mesures d'encouragement à l'égard des mandataires-producteurs

par Houari Saaïdia



Le marché de gros d'El-Kerma n'est pas une structure à deux compartiments autonomes: l'administration et l'espace commercial. C'est un tout, unique et indivisible. La direction n'est pas là seulement pour gérer à distance. Elle s'implique pleinement dans le processus approvisionnement-vente. Les intérêts et les préoccupations des opérateurs sont les siens. C'est plus un rapport de complémentarité, de complicité même, qu'un lien d'administrateur-administré. D'où toute l'importance des relations humaines entre le corps dit administratif et les mandataires-grossistes, aux fins d'un bon management d'entreprise. C'est, en substance, l'idée-force mise en exergue par le directeur de l'EPIC de gestion du marché de gros de la wilaya d'Oran, Kaddour Bousaada, qui, depuis sa prise des commandes de l'entreprise, est en train d'insuffler une nouvelle dynamique au marché, tout en y opérant une redéfinition de la relation direction-partenaire économique.

Un petit geste chargé de symboles et de messages. C'en est le cas de l'action initiée par la direction de l'entreprise gestionnaire, qui vient d'honorer le doyen des mandataires locaux, en signe d'hommage et de reconnaissance morale pour son dévouement, son sérieux et son professionnalisme tout au long des 54 ans passés dans le métier de mandataire-grossiste de fruits et légumes. En honorant la personne de Souaber Ali, 72 ans, le premier administrateur du marché a rendu hommage à l'abnégation à la profession de mandataire-grossiste, l'éthique morale et professionnelle, le savoir-faire, le long parcours et tant bien d'autres valeurs que tout le monde témoigne à cet homme, qui incarne tout un pan de l'histoire du métier, de ses évolutions, péripéties, ses hauts et ses bas, ses moments de gloire et ses moments de décadence?

La cérémonie n'a pas eu dans une salle ou un bureau du bloc administratif via une lettre d'invitation, une collation, un protocolaire et une séance de photos pour immortaliser l'instant. Non, rien de cela. Le doyen des mandataires a été honoré «chez-lui», dans son box, au moment de pleine activité, dans le branle-bas du trafic d'achat-vente-chargement-déchargement? «D'une part, nous tenions à ce que nous soyons nous qui allons vers lui et non pas lui qui vient vers nous. Et de l'autre, il était hors de question d'importuner ce vieux bosseur et acharné de travail par une trêve, fût-elle brève et pour une heureuse raison», souligne le directeur du marché.

Cette initiative, explique-t-il encore, entre dans le cadre des mesures et des actions d'encouragement à l'égard des mandataires-producteurs, en premier lieu, c'est-à-dire ceux qui pratiquent à l'origine et en amont l'activité de mandataire-grossiste au niveau du marché de gros de fruits et légumes, tout en exerçant en aval l'activité de production (de produits agricoles). L'avantage de cette double fonction, pour ainsi dire, c'est qu'on s'approvisionne soi-même en marchandises, sans devoir dépendre des fournisseurs qui sont généralement des intermédiaires de première ou deuxième main entre les agriculteurs et les mandataires-grossistes, avec tous les aléas de cette «dépendance», mais aussi les répercussions de prix que cela suppose. Et la boucle (de l'autonomie) est bouclée lorsqu'on y ajoute sa propre flotte de transport. C'est justement le cas de Souaber Ali qui, en sus de son activité principale de mandataire grossiste, qu'il a entamée à l'âge de 18 ans au niveau des anciennes halles centrales de Cité Petit, exploite 90 ha de terres agricoles, du côté de Sidi Ali Benyoub (Sidi Bel-Abbès), principalement l'arboriculture.

Il faut noter que ces mesures d'encouragement au double exercice mandataire-agriculteur (ou agriculteur-mandataire, selon que la première ou la seconde soit la vocation d'origine) sont d'autant justifiées que le gouvernement a pris dernièrement une décision portant sur l'autorisation des agriculteurs à vendre eux-mêmes leurs produits agricoles, pour mettre fin à la spéculation qui est à l'origine de la flambée des prix sur le marché. En effet, l'Exécutif gouvernemental a autorisé les cultivateurs de commercialiser leurs produits sur le marché de gros, avec des mesures d'accompagnement pour en faciliter l'accès.