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Réunion informelle de l'OPEP: «Agir sur le court terme» pour stabiliser le marché

par Ghania Oukazi



 Le ministre algérien de l'Energie gardait, toujours, hier, dans l'après-midi, l'espoir de voir les pays membres de l'OPEP sortir avec un consensus sur la formule qui permettra de stabiliser le marché pétrolier sur le court terme.

Nouredine Bouterfa l'a bien précisé dans son allocution d'ouverture de la réunion informelle de l'OPEP qui s'est faite à 15h, hier, au Centre international des conférences, ?Abdelatif Rahal' de Club des pins. Il a demandé à ce que « les ministres de l'OPEP, réunis à Alger, fassent de leur mieux et leur possible pour que le marché retrouve sa stabilisation.» Il estime ainsi qu' « il est vital que nous sortions avec un message positif à la fin de cette réunion. » Le ministre a rappelé que « les consultations bilatérales qui ont eu lieu ces dernières semaines ont été constructives en faveur d'un consensus. » Il pense que pour cela « il faut agir sur le court terme. » Pour lui, les membres de l'OPEP doivent voir en la réunion d'Alger «une rencontre vitale pour le marché pétrolier en faveur de la flexibilité des prix et de la disponibilité de la production. » Il appelle, de tout son vœu, à ce que la réunion d'Alger puisse fixer les éléments déterminants pour un consensus «vital » pour une stabilisation rapide du marché pétrolier mondial.

Le ministre qatari de l'Energie est intervenu juste après Bouterfa en tant que président de la séance pour évoquer particulièrement la situation qui prévaut au sein du marché mondial du pétrole. Mohamed Bensalah El Sada pointera du doit « la spéculation et la volatilité des prix qui ont prédominé ces derniers mois. » La croissance globale était selon lui en juin dernier à 3,1% pour baisser aujourd'hui à 2,9%. Pour ce qui est de la production hors OPEP, « on attendait, a-t-il dit, une baisse de 720.000 barils par jour mais en 2016, cette baisse n'a été que de 600.000 barils/jour. » Il fait aussi savoir qu'«une augmentation de 200.000 barils/jour de la production hors OPEP est attendue en 2017. » Pour ce qui est de la demande, le ministre qatari, président de la réunion informelle d'Alger indique qu'elle a baissé en 2016 de 1,2 million de barils/jour et qu'il en sera de même en 2017. » Les incertitudes autour d'une stabilisation du marché prennent, selon lui « plus de temps que prévu. » Il pense, néanmoins, que « les experts et analystes prévoient une stabilisation du marché à la fin de l'année ou au plus tard, durant le premier semestre de 2017. » Mais il précise que «des questions restent posées, le marché a changé, depuis juin, et nos prévisions sont devenues obsolètes. » Il est à ses yeux « évident que la situation exige une solution urgente. » Les discussions engagées, ces dernières semaines, entre les pays membres de l'OPEP laissent apparaître, selon lui, «une tendance objective pour une stabilisation, je pense qu'il y a une entente générale à cet effet. »

Une fois son ouverture faite, la réunion des membres de l'OPEP s'est tenue, hier, à huis clos, en présence du secrétaire général de l'Organisation. Le départ du ministre russe de l'Energie a quelque peu troublé les esprits qui pensent que c'est un signe de bouderie ou de boycott d'une réunion qui risque de capoter, en raison des profondes divergences, entre l'Iran et l'Arabie Saoudite. Mais l'on dit, à tous les niveaux de responsabilité, dans le domaine de l'énergie qu'Alexandre Novak ne devait pas rester plus de 24h, en Algérie, et qu'il n'avait pas prévu d'assister à la réunion des pays de l'OPEP en tant que membre observateur (hors OPEP).

Bouterfa a insisté, lors de la conférence de presse qu'il a animée, à la fin des travaux du FIE15, pour souligner que plusieurs ministres ont fait l'effort de se déplacer pour 48h à Alger, alors qu'ils sont en pleine préparation des lois de finances de leurs pays.

« Certains d'entre eux ont travaillé par téléphone avec leur gouvernement », a-t-il lancé pour démontrer l'importance qui a été accordée aux deux rendez-vous d'Alger. La médiation de l'Algérie et de l'Irak pour rapprocher Ryad et Téhéran n'a pas -encore- (jusqu'à fin d'après-midi d'hier)- donné de signes évidents de « réconciliation » au moins autour d'une formule précise pour stabiliser le marché. Il faut noter quand même, que l'Arabie Saoudite dit n'être pas contre qu'une faveur « d'augmenter leur production » soit accordée à la Libye, l'Irak et le Nigeria comme proposée par l'Algérie. Bouterfa lui, veut qu'à Alger soit, clairement, esquissé les traits d'une plate-forme de déterminants, en faveur d'un consensus pour une solution « urgente » et à « court terme » pour stabiliser le marché pétrolier mondial.

Le ministre algérien de l'Energie et le secrétaire de l'OPEP étaient attendus, en début de soirée, par les représentants des médias pour donner, dans une conférence de presse, les conclusions d'une réunion qui a tenu en haleine le monde entier.