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Champ de fréquences exigé par le déploiement de la 4G: La Sonelgaz pas encore prête pour libérer sa bande passante

par Abdelkrim Zerzouri

L'attribution, même provisoire, de la licence quatrième génération (4G) aux trois opérateurs de téléphonie mobile, impose des changements importants dans le domaine de la Télécommunication, et l'évolution lente sur la question des fréquences, pour ne pas dire la stagnation dans ce champ, menace quelque part la réussite du lancement de cette technologie.

Certes, son déploiement prendra du temps, jusqu'à huit ans pour la rendre disponible dans les 48 wilayas du pays pour chacun des trois opérateurs, selon l'avis des spécialistes, mais les modifications exigées par ce long processus devraient être pensées, dès aujourd'hui. A commencer par la libération de champs de fréquences occupés par des organismes publics et des institutions nationales, notamment la Sonelgaz. Cette dernière a été officiellement saisie sur cette question par l'ARPT, pour libérer le champ de fréquence 2,6 GHz, afin de le donner aux opérateurs de téléphonie mobile, mais les choses ne semblent pas avancer rapidement.

Actuellement, c'est la bande de fréquence des 1800 MHz qui est mise à disposition des opérateurs pour le lancement de la 4G, une fréquence mitoyenne avec le GSM, mais le mieux serait d'avoir des fréquences supplémentaires. On en parle de ces fréquences supplémentaires dans l'appel à concurrence de la 4G, mais leur disponibilité pose un sérieux problème, pas dans l'immédiat mais après le déploiement de la 4G et avec l'évolution importante de la consommation data au fils des ans, où il sera nécessaire de disposer de suffisamment de spectres. En tout cas, la Sonelgaz ne refuse pas d'une manière catégorique de libérer le bande hertzienne qu'elle occupe au profit des trois opérateurs de téléphonie mobile, car pour elle, toute la complexité est liée à la pratique. Selon des explications des cadres de la société en question, l'Opérateur Système Electrique, ou le gestionnaire du système électrique algérien, est placé au coeur du fonctionnement du système électrique, et il doit disposer «en permanence» des informations indispensables à l'accomplissement de sa mission de gestion des flux et de responsabilité d'équilibre et de sûreté du système électrique, s'appuyant pour cela, justement, sur un réseau de communication utilisant la bande 2,6 GHz, lui permettant de disposer instantanément des informations nécessaires à la conduite du système et d'acheminer instantanément des instructions capitales pour son fonctionnement, aux cinq centres de conduite régionaux, notamment pour ce qui a trait à la gestion des pannes électriques. On comprendra qu'il n'est pas possible d'abandonner, même pour un seul instant, cet Opérateur Système Electrique. Il est, donc, primordial de commencer à mettre parallèlement en place un nouveau système de communication, tout en continuant à exploiter le système existant, et cette action n'a pas encore été entamée, assurent nos sources. Et cela ne sera pas, de toute évidence, chose aisée, rappelle-t-on. Car, cela nécessiterait des investissements supplémentaires pour la Sonelgaz, qui se plaint déjà, sans cela, du manque de moyens financiers pour mener à bien son propre plan d'investissement. Le réseau électrique reste prioritaire, donc, toutes les parties sont d'accord à ce sujet, et en attendant de changer la bande de fréquences de la Sonelgaz, il faut accorder une compensation à cette société pour l'investissement qu'elle consentira, chose qui a, également, l'accord de toutes les parties. Reste à passer à l'action.

Ce n'est pas de tout repos, comme on peut le constater, de déployer la 4G et encore plus pour la 4G+, qui requiert la multiplication des fréquences en 4G afin de permettre aux trois opérateurs de téléphonie mobile de proposer plus facilement de la 4G+, dont la technologie associe plusieurs bandes de fréquences afin d'additionner les débits et le rendre très performant, pouvant atteindre jusqu'à 300 Mb/s (pour comparer, le débit de notre 3G+ est de 21 Mb/s).