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Au-delà du plaisir du «foot» : que nous inspire l'Euro 2016 ?

par Abdelkader Khelil*

L'Irlande du Nord, ou l'Uster cette province du nord-est de l'Ile d'Irlande, une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni, est celle dont l'équipe de «foot» a «bluffé» tout son monde, au cours de l'Euro 2016. Pour mieux frapper notre imaginaire collectif, je dirais que ce tout petit pays de 14.139 km2, pas plus grand que la wilaya de Tébessa, compte selon le dernier recensement du Royaume-Uni, une population de 1.810.000 habitants, soit l'équivalent de celle de la wilaya de Sétif. Ici s'arrête la comparaison avec notre pays, car pour tout le reste, il n'y pas «photo» comme on dit.

À titre de rappel historique, de 1921 à 1972, le conflit irlandais fût la guerre la plus longue qui ait eu lieu, à la périphérie de l'Europe occidentale. C'est un conflit qui a duré plus de 50 ans. En mai 2007, après 10 ans, d'un long processus de paix, celle-ci, que l'on avait longtemps crue impensable, a été signée et un gouvernement régional a été formé entre les anciens protagonistes du conflit, en l'occurrence : les extrémistes catholiques et protestants. Et dire que quand les médias parlaient de l'Irlande, il était toujours question de guerre civile et/ou de guerre de religion. Cela nous rappelle certains propos qui se disaient quand on abordait la situation dramatique qu'a vécue notre pays au cours de la décennie noire, des années 90.

Des effets positifs de la « peace-people » !

Grâce à la lutte déterminée d'une société civile pacifique, sous la houlette des deux « Mères Courage de Belfast » ? l'une catholique et l'autre protestante - qui créèrent le mouvement interconfessionnel «Peace-people» contre toute forme de violence et de terrorisme, la paix fût, enfin, possible. En porte drapeau de la lutte de la société civile pacifiste, ces mères irlandaises avaient pris l'initiative, dans l'élaboration de leur appel personnel ? Declaration of peace- lancée à l'occasion de la remise du prix Nobel de la Paix, à Oslo, en 1977. Elles ont formulé la demande suivante : «Nous voulons vivre, aimer et édifier un monde juste et pacifique. Nous voulons pour nos enfants, pour nous-mêmes, dans nos foyers, au travail, dans nos jeux, une vie pleine de joie et de paix. Nous sommes conscientes que cela exige de nous du dévouement, du courage, de grands efforts, que de nombreux problèmes sociaux sont à l'origine de conflits et de violence, que chaque balle tirée, chaque bombe qui explose rend ce travail plus compliqué. Nous nous opposons catégoriquement à l'usage des bombes et des balles, à toutes formes de violence. Nous cherchons, jour après jour, à convaincre nos voisins proches ou éloignés, afin de construire une société pacifique dans laquelle les tragédies que nous vivons, actuellement, ne seront plus qu'un mauvais souvenir et une continuelle mise en garde.» Cela s'est traduit, quelques années plus tard, par un succès des négociations souhaitées par toute la population d'Irlande du Nord et la paix a été scellée par l'installation du Gouvernement régional, en mai 2007.

Grâce à cette volonté collective, ce pays surnommé «tigre celtique» par analogie à l'expression «tigres asiatiques» appliquée à la Thaïlande, à la Malaisie, à l'Indonésie et au Vietnam, a atteint une croissance annuelle de près de 7% sur la période 1990-2003. La conséquence directe de cette paix retrouvée, fût l'augmentation du niveau de vie des Nord-irlandais. Beaucoup d'économistes attribuèrent la croissance économique de ce pays au faible taux d'impôt prélevé sur les sociétés et aux subventions reçues des pays de l'Union européenne, plus développés, tels que la France et l'Allemagne. Ces aides ont financé des investissements dans le système éducatif et les infrastructures. Le tout a amélioré la capacité de production de l'économie et l'a rendue plus attrayante, pour des entreprises étrangères de haute technologie, ce qui a permis le développement d'une industrie de services florissante. De même, l'appartenance de ce pays à l'Union européenne, depuis1973, lui a facilité l'accès à l'énorme marché européen, en plus des subventions reçues, alors qu'auparavant le commerce irlandais était tourné essentiellement vers le marché du Royaume-Uni. De plus, il dispose de cet atout, qui est sa force de travail jeune, anglophone et bien éduquée. Ceci permit aux employés Nord irlandais de communiquer, facilement et efficacement, avec les Américains, ce qui est un facteur majeur dans le choix de leur pays pour les quartiers généraux européens de ces sociétés, contrairement aux autres pays de l'Union européenne où les salaires sont pourtant aussi bas, comme le Portugal ou l'Espagne.

C'est ainsi, que l'Irlande du Nord, l'un des pays les plus pauvres d'Europe, est devenue l'un des plus riches. En 2016, avec un PIB de 51.293 $ par habitant, il est classé au 9ème rang mondial, et à la 3ème place à l'échelle européenne, après le Luxembourg et la Suisse. La France, pays auquel nous nous référons souvent comme « modèle » et « boussole héritée » qui a failli terminer championne de l'Euro 2016, - si ce n'était le courage et l'abnégation d'une équipe portugaise guerrière, soudée autour de la douleur de sa star mondiale Ronaldo blessé au genou - n'était que 21ème à l'échelle mondiale, et 6ème à l'échelle européenne. Encore que pour évaluer la situation économique et sociale d'un pays, le produit intérieur brut (PIB) ne saurait suffire! Pour évaluer le bien-être de la population bénéficiaire des fruits de la croissance, il faut aussi s'intéresser à la façon dont les richesses sont distribuées, c'est-à-dire à l'Indice de Développement Humain qui prend en compte, les critères composites de santé, d'espérance de vie, de niveau d'éducation et de scolarisation des jeunes. Alors! Ce qui est important de dire, est que sur la base de cet indice, l'Irlande du Nord, ce pays qui a failli sombrer dans les divisions et le chaos que sa guerre fratricide a failli générer, est classé 6ème ex-æquo avec l'Allemagne, à l'échelle mondiale, 3ème à l'échelle européenne et « cerise sur le gâteau », son équipe de « foot » aurait pu passer le quart de finale de la coupe d'Europe si ce n'était le but contre son camp, de l'infortuné Gareth Mc Auley qui a permis à celle de son voisin le Pays de Galles ? cette autre entité pas plus grande que la wilaya de Tiaret, elle aussi, puisque ne disposant que d'une superficie de 20.761 km2 - de passer à sa place. Voilà la leçon à retenir, et si d'aucuns pourraient penser que nous nous réjouissons de la réussite de ce petit pays hier ensanglanté, juste l'instant d'une « rêverie » en observateur, quelque peu, « séduit » par ses performances, je dirais, tout simplement, que cela n'est pas du tout interdit.

Enseignements à tirer !

Si l'expérience de l'Irlande du Nord m'a paru digne d'intérêt pour être évoquée, de façon lapidaire, dans cet article, c'est que je me suis tenu au noble principe de: « Aned wala Tahsed» comme disaient nos parents qui savaient donner de l'importance aux choses qui avaient de la valeur à leurs yeux et notamment, l'effort et le travail bien accompli ! Cette réussite d'un pays, petit seulement par la superficie, sortant d'une longue guerre fratricide, a de quoi nous séduire. Cette expérience « accouchée » dans la douleur mais sans « césarienne », est là pour nous dire, encore une fois: que si nous voulons nous donner la peine de nous secouer sans soumettre, chaque fois que nous sommes en difficulté, notre sort à la seule providence divine, nous pouvons, enfin, arriver à transformer notre condition de peuple aigri, fataliste, en perte de repères et de valeurs, et au bord de la déprime collective dans une société, ressemblant de plus en plus par ses travers, à « un hôpital psychiatrique » à ciel ouvert.

Certes, les Nord irlandais ont été aidés par leur diaspora vivant aux États-Unis, par la France et par l'Allemagne. Mais si j'en parle, c'est que nous aussi nous avons vécu des moments difficiles durant la « décennie noire », ce qui devrait nous faire réfléchir sur l'apport de chacune et de chacun de nous, au titre d'une contribution collective à la mise sur rail de notre pays qui a suffisamment perdu de temps de par l'entêtement de ceux, toutes sensibilités confondues, qui pensent détenir à eux seuls, toutes les solutions - c'est-à-dire uniquement les leurs -, pour la sortie d'une crise qui n'a que trop duré par « el m'ghana » ou « taghennanet », cette caractéristique dangereuse qui est celle des gens têtus, droits dans leurs bottes et esclaves de leurs fausses certitudes qui font du mal à leur pays, et retardent l'évolution de leur société dans le sens de son émancipation réelle et durable. Oui! Chez ces Nord irlandais déterminés à s'en sortir, tout a commencé par la déclaration de ces deux « Mères Courage » qui ont fait appel à la « construction d'une société pacifique », en utilisant des mots forts pour être écoutées et suivies, en faisant référence au «vivre-ensemble » dans la joie et la fraternité, indépendamment de leurs particularismes ethniques et /ou religieux. Chez-elles, l'objectif n'a pas été exprimé comme chez-nous, dans la forme de vœu pieux de: « nous allons faire entreprendre et réaliser tel ou tel projet in cha' Allah » sans grande volonté, conviction ni croyance réelles en l'engagement pris ou la promesse faite. L'appel lancé par ces deux dames Nord irlandaises était celui du cœur, de l'humanisme, de la solidarité et du partage parce que lucide, responsable et accompagné par cette acceptation du dévouement pour une cause juste, l'engagement de toutes et de tous à accomplir des efforts soutenus et une détermination à vouloir traiter à la source, les problèmes sociaux, culturels, politiques et économiques qui sont souvent à l'origine des conflits et de la violence. C'est là, une sorte de charte ou de « pacte national » opposable à toutes et à tous.

Et nous dans tout cela !

Alors oui ! Nous sommes en plein dedans, dans la problématique de sortie de cette crise multidimensionnelle nous qui avons vécu et failli sombrer, corps et biens, lors de la terrible « décennie noire » dont les traumatismes sont loin d'être guéris. C'est vrai que nous aussi, nous sommes passés par les phases de la « concorde civile », de la « réconciliation nationale » et par le traitement continu des disparités sociales, traduites par le développement des services publics, en tout lieu de notre vaste territoire qui fait 168 fois la superficie de l'Irlande du Nord, et 22 fois sa population. C'est dire que chez nous, les besoins sont incommensurables comme en témoignent les 1.300.000 logements livrés, ce qui constitue en soi un effort colossal et tout à fait exceptionnel qui aurait mérité d'être fortement souligné avec fierté par tout un peuple, si on les avait réalisés, totalement par la mobilisation de nos propres moyens et le maximum d'intégration de produits locaux, alors que l'essentiel a été le fait d'entreprises chinoises, turques, portugaises et très peu de nos entreprises nationales publiques et privées? Comme c'est le cas aussi pour tout le reste des infrastructures sociales et économiques : autoroute, barrages, hôpitaux, universités, voies ferrées...

C'est là, une frustration qui nous reste en travers de la gorge, parce que ce défi aurait pu être relevé par ces fleurons que nous possédions jadis, à savoir les grandes entreprises, agences, offices, coopératives et bureaux d'études dans le BTPH, la mécanique, la sidérurgie, la pétrochimie, l'électronique et la technologie agro-industrielle s'ils n'avaient pas été détruits dès la décennie 80, sur recommandations des ultra-libéraux du FMI et de la Banque mondiale, par le « liquidateur » de la base industrielle et des activités productives non rentières, le sieur Abdelhamid « la science » lorsqu'il trônait sur le ministère de la Planification et de l'Aménagement du Territoire, ce haut lieu censé être celui des analyses, de la prospective et de la réflexion, à long terme, pour l'action durable, raisonnable et raisonnée, et que d'autres « esprits malveillants » ont fini par dissoudre, juste par clin d'œil à l'économie néo-libérale dont ils vantaient les mérites, et /ou par mimétisme aveugle. Et dire que le démantèlement criminel de ces formidables outils gérés par des cadres intègres - dont bon nombre ont fini en prison -, a été appelé : « restructuration », alors qu'il s'agit là, d'un véritable démantèlement de notre économie !

Sinon, côté bravoure nos « fahlate » n'ont de leçons à recevoir de personne ! Aussi grandes soient-elles, les deux « Mères Courage » de la société civile irlandaise sont loin d'égaler les guerrières de chez-nous qui ont indiqué la voie à suivre aux femmes et aux hommes d'honneur, il y a si longtemps, par leur attachement à cette Algérie millénaire, de la dignité et de la bravoure... Pour rafraîchir la mémoire de nos concitoyennes et de nos concitoyens, je veux parler ici : de Robba (384-434) la donatiste de Ain Fekkan issu du prolétariat berbère, sœur de l'évêque d'Honatus de Hammam Bouhanifia, qui a tenu tête aux colons romains, à Ghriss, et dont l'épitaphe est exposé au musée du Louvre. Comme, il ne faut pas oublier la princesse du Hoggar Tin Hinan (IVème siècle après J.C) mère des Touareg, la Kahina (695) des Aurès, Lalla Khedidja la sainte soufie et poétesse (XVIIIème siècle), Lalla Fatma N'Soumer (XIXème siècle) de Yemma Gouraya, et de bien d'autres femmes vaillantes qui ont jalonné le parcours historique de l'Algérie à travers les siècles et qu'il est difficile d'énumérer dans leur totalité, sans prendre le risque d'en oublier.

 Ces femmes héroïnes ont guidé les pas de nos moudjahidine et fidaïyate, ces femmes libres de notre grande guerre de Libération nationale dans les maquis et les villes, ces manifestantes qui sont sorties à Alger, en été 1962, contre l'effusion de sang, et enfin durant la décennie noire ces institutrices qui ont refusé de se plier au diktat des ennemis de la Culture et du progrès durant la « décennie noire ». Gloire à vous toutes, vaillantes filles de cette Algérie éternelle !

Oui ! Mon pays l'Algérie était caractérisé par sa « traçabilité bravoure », comme il était aussi animé par l'esprit de la « gagne » qu'il avait à en revendre, tout au long des deux premières décennies de sa souveraineté retrouvée avant qu'elle ne lui soit confisquée par les FMI et Banque mondiale relayés en Algérie, par les tenants de l'ultra-libéralisme, de la prédation, de la rente et de l' « économie de bazar » qui ont mis en œuvre son autodestruction, et son corollaire le recul économique et social ! Il a, depuis, perdu son âme, et à défaut de lui restituer l'élan de la « gagne » de ces vingt glorieuses années, dans bien des domaines, on a tenté de le faire par le « foot » pour donner l'illusion à tout un peuple, d'une grandeur retrouvée ! On a cru pouvoir acheter cet état d'esprit d'une « Algérie battante », en encadrant notre équipe nationale par des managers et un entraîneur bosniaque chèrement payé. Il est vrai que ce bosseur en esprit rigoureux, refusait la défaite générée par le « laisser-aller », le laxisme et l'indiscipline de ceux qui, auparavant, venaient en touristes défendre les couleurs nationales, sans aucune conviction, se contentant de jouer à l'économie par crainte de blessures, alors qu'ils étaient grassement payés et de surcroît chouchoutés à l'extrême.

Alors oui! Cet entraîneur qui ne faisait que le travail pour lequel il était largement payé et tout en cherchant à enrichir son « currilum vitae », a fini par inculquer sa hargne guerrière à nos professionnels qui ont porté la barre au plus haut niveau de la performance du huitième de finale de la Coupe du monde. Si cela nous a plu et nous a réjoui, tout à la fois, nous pauvres Algériens qui vivent dans la morosité et la privation de moments heureux, c'est que le succès a été cette fois-ci au rendez-vous, et il nous était possible d'accéder largement en quart de finale avec un peu de chance. Cela veut dire que quand la volonté est au rendez-vous, nous n'avons rien de « manchots » par rapport aux autres nations sportives, et nous n'avons pas fait piètre mine aux côtés, une fois encore, de l'Allemagne, mais aussi, de la Belgique, de la Russie ou de la Corée du Sud. Mais à dire vrai, cet esprit de la « gagne » ressuscité pour l'instant d'un mondial, est plus à mettre au compte du professionnalisme et des compétences de l'entraîneur que ceux de nos joueurs. Ce succès « acheté », reste, donc, à nuancer par rapport à celui de 1982 parce que ce dernier était beaucoup plus significatif et instructif dans sa lecture socio-politique.

En ce temps là, l'Algérie inscrivait en lettres d'or son nom en Coupe du Monde de football et entrait dans le « panthéon du football mondial » après son historique victoire sur l'Allemagne (ex-RFA) par le score de deux buts à un, lors du premier match du Mondial 1982 qu'abritait l'Espagne. Nos « fennecs » gonflés à bloc, ne répondant pas aux provocations allemandes, et hyper motivés sans aucun concours étranger faut-il le souligner, infligeront aux coéquipiers de Karl-Heinz Rummenige une véritable leçon de réalisme et de courage, qu'évoquent, encore jusqu'à l'heure, les puristes du football mondial. Nullement impressionné par les stars allemandes, le staff technique national alignera, ce jour là, à Gigon, un onze offensif et conquérant qui surprendra, dès l'entame du match son adversaire par son culot et sa détermination. Beaucoup de techniciens, présentement, n'auraient jamais imaginé un tel schéma tactique puisque avec ses quatre défenseurs habituels, le duo Khalef-Mekhloufi optera pour seulement un milieu récupérateur - le capitaine Ali Fergani- alors que le reste du onze rentrant -Dahleb, Madjer, Zidane, Belloumi et Assad- étaient portés vers l'offensive. Cette victoire aura permis au monde entier de découvrir l'immense talent de cette jeune équipe algérienne mais aussi aux Allemands, d'apprendre une belle leçon de réalisme et surtout d'humilité, dont se souviennent encore les membres et cadres de cette fameuse « Mannschaft » habillée par « Adidas ». Naturellement l'entraîneur Jupp Derwall battu par la paire Khalef-Mekhloufi ne tiendra pas sa promesse de « rejoindre la capitale allemande à pied ».

Plusieurs années plus tard l'ancien latéral Briegel reconnaîtra que lui et ses coéquipiers avaient avec la bénédiction et la complaisance de leurs voisins et « cousins » autrichiens empêché cette talentueuse équipe algérienne de continuer son périple, dans cette compétition où tout lui était permis, eu égard à ce qu'elle avait démontré lors de ses rencontres. « Oui, je suis désolé. Et je n'ai rien d'autre à dire que de présenter mes excuses à l'Algérie, parce qu'elle méritait de se qualifier au second tour. Il était en notre pouvoir de battre l'Autriche par plus de deux buts d'écart. Je m'en excuse auprès de l'Algérie », a déclaré Briegel dans un entretien accordé à un journal émirati. Même si la Fédération internationale de football (FIFA) n'avait pris aucune sanction à l'encontre des deux équipes « combinardes », l'organe suprême du football mondial sera obligé de modifier un point des règlements de la Coupe du monde, en décidant de faire jouer depuis cette date, les deux derniers matchs de poule, le même jour et à la même heure, afin d'éviter toute tricherie, disait-il, comme si nous étions naïfs pour les croire. Une décision qui sonnait comme un aveu d'échec pour l'instance dirigeante du football mondial face aux grandes puissances économiques mais surtout un « mea culpa » et une profonde reconnaissance pour l'Algérie, et pour toute cette génération talentueuse du football national.

Voilà en quoi l'épopée de l'équipe nationale est plus importante, plus significative et le restera à tout jamais ! Et mieux encore ! Ce succès est également celui de nos entreprises et de notre savoir-faire industriel : la SEMPAC où émargeait Belloumi, le Ballon d'or africain, l'ORALAIT où émargeait Madjer devenu par la suite Ballon d'or européen, et bien d'autres entreprises nationales à l'image de SONITEX et ENADITEX qui ont confectionné les costumes et les maillots de cette glorieuse équipe qui a honoré, dignement, toute une Nation. Il me plaît de dire, qu'en ces temps là, nous n'avions aucune caractéristique de cette société «déboussolée » dans laquelle nous évoluons actuellement, parce que l'Algérie avait au sortir de la décennie 70, un cap et un horizon clairs. Nous avions la tête bien fixée sur les épaules, au point où nous n'étions pas loin d'atteindre les niveaux de développement de la Turquie ou de l'Espagne ! C'est dire que nous étions cette chose porteuse d'espoir, par notre saine réactivité ! Oui ! C'est cette Algérie battante et conquérante que nous aimons?

*Professeur