Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Tébessa: La mercuriale, encore elle

par Ali Chabana

Quand la mercuriale a l'air de jouer avec les nerfs des consommateurs, tantôt clémente, tantôt chaude, au point de jeter un sentiment de suspicion et surtout de dégoût chez tout un chacun. Ainsi, après la fin de la période des fêtes, tout le monde s'attendait à une baisse, plus au moins raisonnable, des prix affichés sur les étals des marchés des légumes et fruits et dans les boucheries. Pas du tout, point de répit ! La volaille continue de narguer les gens. Considérée comme étant la viande du pauvre, aujourd'hui le kilogramme de poulet culmine à 400 DA. Quant à la viande rouge, c'est le produit prohibé par excellence tant il demeure hors de portée pour les petites bourses. De 220 DA le plat d'œufs, celui-ci grimpe à 330 DA la trentaine, soit 11 DA la pièce. De même pour certains fruits de saison, raisins, prunes, melon et autre pastèques, leurs prix sont si élevés que les consommateurs optent pour des boissons rafraîchissantes plutôt que de débourser 200 DA et plus dans un kilogramme de fruits, parfois de moindre qualité.

En somme, la cherté de la vie oblige souvent les familles à faire de la gymnastique à grand écart, afin de joindre les deux bouts, dans une conjoncture n'épargnant aucun de ces gens laissés pour compte. Le visiteur de Tébessa relève le paradoxe. Tout y est pour faire de la région un grenier en matière de production végétale, sauf que la réalité est tout autre.

La wilaya s'approvisionne toujours ailleurs. Conséquence, Tébessa est l'une des villes les plus chères du pays, selon les propos de gens de passage. L'absence d'un marché de gros, l'insuffisance des moyens de réfrigération (chambres froides) font que les pratiques spéculatives gangrènent les activités commerciales, notamment pour ce qui est des légumes et fruits.