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Constantine - Au détriment d'autres destinations naguère prisées?: L'autoroute Est-Ouest «aiguillonne» les estivants vers Skikda

par Abdelkrim Zerzouri

Les estivants constantinois semblent cette année privilégier la destination Skikda et Annaba, aux dépens de l'autre bifurcation vers la wilaya de Jijel, dont les plages étaient massivement prises d'assaut ces dernières saisons estivales. L'ouverture à la circulation du tronçon de l'autoroute Constantine ? Skikda ? Annaba a pour beaucoup influé dans ce choix dominant, mettant d'autres destinations en sourdine, notamment celle de Jijel. « En une heure et quelques minutes on peut rallier les plages de Skikda, quelques minutes de plus et on est sur le littoral annabi ; l'autoroute Est ? Ouest a considérablement facilité l'accès vers ces deux villes côtières, chose qui pousse les estivants à préférer ces deux destinations à d'autres, comme Jijel par exemple, qui ne connaît pas cette saison l'engouement naguère exprimé par les estivants constantinois», explique un taxieur qui opère sur ces lignes. Bien sûr, il y en a des habitués, qui possèdent des maisons à Jijel, ou y louent chaque été des appartements, et qui ne vont, donc nulle part ailleurs, mais cela reste très limité relativement à l'habituelle ruée générale des familles vers les plages de Ziama Mansouriah, Sidi Abdelaaziz, El Ouana, et autres merveilles naturelles du littoral jijeli. Une chose est sûre, confirmée par de nombreux témoignages, depuis le début de la saison estivale, les Constantinois sont d'une manière automatique ??aiguillonnés'' vers Skikda et Annaba. Et, tous les estivants s'accordent à dire que c'est l'autoroute Est ? Ouest qui a facilité l'accès vers les plages de Skikda ou, dans cette extension, vers le littoral Annabi. En attendant, donc, la réalisation du tronçon autoroutier devant relier, sur 25 km, la ville d'El Milia à celle de Didouche Mourad, dans la wilaya de Constantine, ces deux destinations (Skikda et Annaba) sont prisées surtout par les populations qui se rendent vers les plages le matin et retournent le soir au bercail ; ils y trouvent leur compte avec la facilité offerte par l'autoroute Est ? Ouest, même s'il en résulte parfois des embouteillages monstres, le week-end notamment. Selon d'autres, la destination Jijel est boudée par les estivants en raison de la cherté des prix des produits de large consommation, citant à l'exemple l'eau minérale à 100 dinars, ou encore le stationnement à 200 dinars, le pain introuvable? et d'un accueil pas très chaud réservé aux estivants. Il y a même eu un appel aux estivants, lancé sur les réseaux sociaux, pour boycott de la wilaya de Jijel. Mais, il s'agit-là de comportements presque identiques à travers toutes les villes côtières, «envahies» par les vacanciers, chose qui provoque immanquablement un déséquilibre entre l'offre et la demande et une hausse de prix des produits «sous pression».

Il y a, aussi, l'avidité des commerçants qui profitent de cette présence massive dans les parages pour se sucrer à outrance. Il y en a d'autres qui se sentent carrément «colonisés», «étouffés», par ces touristes «étrangers», et on les considère ainsi même s'ils viennent de la ville d'à côté, et qui réagissent très mal, méchamment, face à cette situation. Un comportement très nuisible au développement du tourisme local.