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Constantine - Selon des estimations de la FNLDT: 5 quintaux de cannabis consommés chaque semaine à Constantine

par A. Mallem

Selon un rapport de la Fédération nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie (FNLDT), 5 quintaux de cannabis sont consommés chaque semaine à Constantine.

Cette révélation de taille a été faite par le président de la fédération, le Dr Abdallah Benarab, à la journée de sensibilisation organisée conjointement hier par la FNLDT et la sûreté urbaine de wilaya à la maison de jeunes Azzedine Medjoubi de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Le Dr Benarab affirme détenir cette information de spécialistes et de trafiquants de drogue qui distribuent cette substance parmi les jeunes de la wilaya.

Notre interlocuteur a affirmé hier qu'il lui semble que les services de sécurité algériens ont baissé les bras dans la lutte contre la drogue et la toxicomanie, «et c'est pourquoi, a-t-il dit, le pays s'achemine inexorablement vers la dépénalisation de la consommation du cannabis qui reste quand même moins dangereux pour l'individu qui le consomme et la société où il évolue que la consommation des psychotropes».

Et de se déclarer favorable à la dépénalisation du cannabis, «parce qu'on ne peut pas mettre raisonnablement en prison toute cette masse des 300.000 consommateurs de cannabis recensés officiellement en Algérie ». Le Dr Benarab a poursuivi son argumentation en disant textuellement : «Et puis, le Maroc qui inonde notre pays de cette substance l'utilise comme moyen de pression politique sur notre pays. Or, si nous dépénalisons la consommation de cannabis, comme l'ont fait d'ailleurs avant nous nombre de pays développés, nous lui couperons l'herbe sous le pied, en ce sens que nous aurons, nous, enlevé cette épine du pied. Et nous poursuivrons naturellement les campagnes de sensibilisation et de désintoxication auprès des jeunes».

Et de répéter que le plus dangereux n'est pas le cannabis qui est un simple tranquillisant, mais les psychotropes, surtout les psychostimulants, ou ce qu'on appelle «la drogue du violeur et de l'agresseur», parce qu'elle est «désinhibtrice». Ce qui fait que «les consommateurs de psychotropes sont dangereux autant pour eux-mêmes que pour la société». Parmi les moyens de lutte contre ce phénomène qui se répand à une vitesse phénoménale, les participants à la journée ont demandé la multiplication de centres de prise en charge pour soins des toxicomanes dont le nombre actuel est insignifiant car, ont-ils souligné, l'Algérie ne possède qu'un centre du genre à Blida et celui-ci ne peut en aucun cas accueillir le nombre grandissant de toxicomanes.